Comme sur toutes les îles, nombreuses sont les familles qui vivent essentiellement de l'argent envoyé par un membre parti travailler à l'étranger (= un émigrant).
Pour les autres, Mindelo est une grande ville qui attire nombre de petites industries: agroalimentaire, pharmacie, métallurgie, confection textile ou de chaussures, bois. Un parc industriel est en cours d'installation à Lazareto, sur la route de l'aéroport, et qui devrait à terme créer un millier d'emplois directs.
Le secteur "bâtiment & travaux publics" est en pleine explosion, à l'image de ce qui se passe dans le reste de l'archipel.
Même forte croissance pour l'import et la grande distribution, soutenue pour les services (banques, informatique, assurances), et un peu plus faible pour les commerces.
Le tourisme est encore faible, mais sa progression est constante et devait connaître un véritable coup de fouet avec l'ouverture en 2009 de l'aéroport international de São Vicente. De nombreux projets pharaoniques ont d'ailleurs été annoncés, la plupart initiés par des investisseurs venus d'Irlande, d'Angleterre, de Dubai: plusieurs marinas, un golf, un casino, des villas de luxe, des milliers de maisons individuelles et d'appartements seront construits à proximité d'à peu près toutes les plages que compte l'île. Ces projets représentent plusieurs milliards d'euros d'investissements. Mais la crise financière internationale a néanmoins calmé les appétits en freinant ou bloquant bon nombre de ces investissements.
Enfin, la pêche et les services portuaires viennent compléter ce tableau rapide des activités privées concentrées sur Mindelo.
Le marché informel (non déclaré) représente une part très importante de l'activité. Vente dans la rue, petits travaux (vendeurs de journaux, cireurs, laveurs de voitures), ateliers de mécanique, services de réparation ou de couture, cantines familiales emploient un très grand nombre de personnes, parfois très jeunes.
À noter que la ville s'est conformée en 2003 à certaines exigences de la CEE pour pouvoir exporter sa pêche sur le marché européen. En particulier, elle a débarrassé la baie de la plupart des épaves de bateaux échoués depuis des décennies. Depuis, d'autres vieux cargos sont venus mouiller et rouiller dans la baie; parfois, au gré de forts coups de vent, ces bateaux se détachent et vont s'échouer un peu plus loin. Entre mai 2006 et mars 2007, trois d'entre eux sont venus se poser sur les plages voisines de Galé et de Cova d'Ingles: en 2008, ils ont été découpés et le fer a été récupéré. En 2011, un remorqueur ukrainien est venu s'échouer au même endroit, il y est encore à l'heure actuelle.
Le développement a permis l'apparition d'une classe moyenne à Mindelo, signalée entre autres par l'augmentation rapide du parc automobile (dont des 4x4 rutilants). La vie reste très difficile pour la majorité de la population, il serait trompeur de se fier à l'ambiance régnant dans le cœur historique de la ville ou dans les quelques quartiers un peu cossus ; la fameuse fracture sociale se vérifie dès la sortie de ce centre-ville, de nombreux foyers ne sont toujours pas équipés en électricité et en eau, on ne compte pas les maisons en tôle (casa d'lata) en périphérie des centres urbains ou touristiques (Mindelo, Praia, Favela à Espargos sur Sal, Barracas à Sal Rei sur Boa Vista).
LES SALAIRES
En 2014, le gouvernement de l'époque a institué pour la première fois un salaire minimum (vous avez bien lu, en 2014) fixé à 11000 escudos, soit 100 euros (là encore, vous avez bien lu, 100 euros). En théorie, il s'applique à toutes les personnes salariées ; en pratique, il arrive par exemple que des employés de maison touchent moins, entre 6000 et 10000 escudos par mois (soit entre 55 et 91 euros), selon les patrons: il lui faut travailler une heure et demie pour pouvoir acheter un Coca-Cola, un peu plus d'une journée pour pouvoir acheter un kilo de thon.
Selon les restaurants, une serveuse gagne entre 11000 et 20000 escudos (de 100 à 182 euros).
Payé à la journée, un maçon ou un peintre en bâtiment touche 1500 escudos par jour (14 euros).Un professeur ou un policier en début de carrière gagne 40000 escudos (364 euros).
Officiellement, le salaire d'un ministre est de 130000 escudos (1182 euros), celui du président de la république de 170000 escudos (1545 euros).
LES RETRAITES
2535
C'est le nombre de retraités dans la fonction publique au Cap-Vert en 2007.
60 ans
C'est l'âge de départ à la retraite, toujours chez les fonctionnaires. Une nouvelle loi devrait le faire passer à 62 ans, mais l'âge maximum passerait à 70 ans (au lieu de 65 actuellement, 60 pour les femmes).
36
C'est le nombre d'annuités pour prétendre à la retraite.
450 euros
C'est la pension moyenne chez les fonctionnaires à la retraite.
5574
C'est le nombre de retraités issus du secteur privé.
MAIS AUSSI...
En avril 2017 le ticket de bus est vendu 43 escudos, à raison de quatre trajets par jour, cela représente 4500 escudos par mois (40 euros), soit presque la moitié du salaire minimum: il existe un passe forfaitaire à plus de 20 euros.
Il n'y a pas de ticket-restaurant.
Théoriquement, tout salarié doit être déclaré et doit bénéficier de la Sécurité Sociale, en cotisant à hauteur de 8% de son salaire (la part de l'employeur étant fixée à 15%).
La durée légale du travail est de 44 heures par semaine (37,5 heures dans la fonction publique), les salariés ont droit à un mois de congés payés, il n'y a pas de treizième mois ni dans le public ni dans le secteur privé (mais la tradition veut que l'employeur, dans sa grande bonté, donne un "petit quelque chose" en fin d'année).
Quant aux stock-options, oubliez ça tout de suite.
Il est bien entendu plus raisonnable qu'à Sal ou qu'à Boa Vista, deux îles sacrifiées au tourisme de masse, mais il reste néanmoins plus cher que sur les autres îles plus rurales et moins développées.
Quelques exemples (prix maximum):
(rappel 1 Euro = 110 $)
Kilo de thon: 300-400 $
Kilo de poivrons: 400 $
Kilo de sucre: 60 $
Kilo de bananes: 140 $
Oeuf: 14 $
Poulet (pattes): 210 $ le kilo
Poulet (blanc): 420 $ le kilo
Sac de pommes de terre (25 kilos): 1250 $
Fromage de chèvre: 120-180 $
Laitue: 350 $ le kilo
Prix dans un bar (variables selon le standing):
Bouteille d'eau (1.5L): 100-120 $
Café: 50-70 $
Coca-Cola 33cl: 70-120 $
Whisky: 200 $ (bas de gamme)
Bière: 100-150 $
Sandwich jambon/fromage: 85-100 $
Taxi: 150$ de jour / 180$ de nuit
Concert: 200-500 $
Discothèque: 200-400 $
CD: 1700 $ (800 pour une copie)
Cigarettes: 200-300 $
Le sac de ciment (50 kilos): 640 $
Electricité domestique: entre 16 et 20 $ le KiloWatt (selon conso, par paliers)
Eau domestique: 330 $ le m3
Charbon: 85 $ le kilo
Essence: 142 $ le litre
Gasoil: 94$ le litre
Gasoil pour bateaux: 68$
Gaz: 811$ (6 kilos), 1690$ (12,5 kilos)
Qu'est-ce qui est produit, qu'est-ce qui est importé?
Un seul chiffre résume la situation : le Cap-Vert ne produit que 15% de ce qu'il consomme. L'agriculture ne produit que certains types d'aliments, et pas suffisamment. A priori et au risque de ne pas être exhaustif, on n'a pas besoin d'importer patates douces, bananes, choux, courges, concombres, ignames, persil, coriandre, certains types d'haricots... tout le reste est importé, soit parce qu'il n'est pas du tout produit ici (riz, élément de base), soit parce que la production est trop faible (maïs, haricots, poulet, patates dites "anglaises", ail, tomates, oignons).
Il y a aussi l'importation "de confort" : des produits qu'on trouve ici, mais pas manufacturés, comme les conserves de poissons, ou les fruits de mer congelés. Quelques marques locales ont été lancées, mais elles restent dominées par les produits étrangers : eau minérale en bouteille, bières, ciment, etc.
Et naturellement, l'archipel importe tous les produits transformés: boissons (sodas, jus de fruits, bières), conserves, viandes, huiles, eaux en bouteille, produits d'entretien et d'hygiène, carburants, la liste serait longue.
Quant aux fournisseurs, c'est réparti entre le Portugal, le Brésil, la Hollande, les Etats-Unis, l'Espagne (Canaries), l'Italie, la Chine, l'Indonésie, selon le type de produits. L'importation depuis l'Afrique pourtant géographiquement proche reste archi marginale, et ne concerne quasiment que le commerce du bois.
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Le paka pousse partout, et est gratuit. Quant aux faineants, cher cretin, ils sourient à 1400m d\'altitude, travaillant des terrasses, qu\'ils entretiennent et travaillent : à la main.
Poetique quand tu nous tiens, le joli anon qui passe, portant son fardeau de fruits et legumes. La jolie vache que le paysan mene en licol pour pâturer un peu plus haut.
Ici, pas de tracteurs, seulement pieds-mains et houx.
Des legumes et fruits partout, si c\'est la saison (fin de la poesie) ... un peuple fier, souriant; chaleureux et accueillant.
Bien plus souriants et moins agressifs qu\'aux Antilles, me disait un Antillais tout creôle et pure souche, il y a quelques jours.
... On y passe quand on peut, on y revient des qu\'on peut.
Et la voix de Cesaria me manque. Morna, quand tu nous tiens...