In grog we trust.
Quand il n'était encore qu'un tout petit village, Mindelo ne s'appelait pas Mindelo, il a eu plusieurs noms : le tout premier était celui qui est resté comme nom de la paroisse: Nossa Senhora da Luz. Après quoi à la fin du 18ème, quand il atteignait péniblement les 200 habitants, on l'a rebaptisé Dom Rodrigo.
Une vingtaine d'années plus tard, à l'initiative de celui qui voulut donner une grande impulsion à São Vicente, le gouverneur Pusich - ou Pussich - on supprime toutes les pancartes "Dom Rodrigo" pour les remplacer par "Leopoldina", bel effort marketing qui n'a toutefois pas réussi à booster ce qui n'était encore qu'un petit village.
Il a fallu attendre une autre vingtaine d'années, le 11 juin 1838 très exactement, pour que le Ministre des Colonies de l'époque signe un décret ordonnant d'un coup de baguette magique que le village devienne capitale de la Province du Cap-Vert et qu'il prenne le nom de Mindelo, en référence à la petite ville du nord du Portugal où les troupes libérales ("les braves de Mindelo") avaient débarqué pour ravir la ville de Porto aux absolutistes.
Le projet prévoyait entre autres l'envoi de colons depuis les îles de Madeira et des Açores, la construction d'une forteresse, un port franc pendant dix ans, la distribution des terres aux colons, la construction d'une église du nom de "Santa Maria da Gloria", la construction d'une place centrale du nom de "Dom Pedro", etc. Finalement, la capitale est restée à Praia, mais bien des projets imaginés en 1838 ont été réalisés au cours des décennies suivantes, avec un peu de retard dû en grande partie à l'instabilité politique au Portugal.
Le grand historien capverdien fut sans conteste Cristiano de Sena Barcellos (1854-1915) dont "Subsídios para a História de Cabo Verde e Guiné" sert encore aujourd'hui à tous les chercheurs. Les sept volumes de cette oeuvre ont fait l'objet de rééditions.
Pour l'anecdote, ses recherches le poussèrent à affirmer que le Cap-Vert avait compté une onzième île totalement inhabitée, située au Sud de Fogo et qui aurait disparu dans une gigantesque éruption (tout comme deux îles aux Açores), après avoir été cédée par le roi Dom João III à un noble portugais. Un seul témoignage corrobore cette affirmation, celle de survivants d'un naufrage à la fin du 17ème siècle.
S'il faut rendre hommage au pionnier que fut Barcellos, il n'en faut pas pour autant passer sous silence les travaux plus récents d'autres chercheurs tels que Teixeira da Mota, le père Antonio Brasio, Antonio Carreira, ou, plus proches de nous, Daniel Pereira et Antonio Correia e Silva.
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