Fêtes du nouvel an
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musiques d'ambiance!
Qui se promenait à Mindelo le 31 décembre en fin d'après-midi pouvait légitimement s'étonner de croiser autant de coureurs à pied et de guitaristes. C'est que, pour célébrer la nuit de la Saint Sylvestre, les premiers rejoignaient le point de départ de la course traditionnelle de fin d'année, les seconds se rassemblant sur le bord de mer pour préparer le spectacle prévu en fin de soirée.
Plus haut dans les quartiers cernant le centre-ville, des jeunes se regroupaient, qui avec une guitare, qui avec un tambourin bricolé. La tradition veut que l'on passe de porte en porte pour souhaiter la bonne année en musique, les poches se remplissant peu à peu de pièces de monnaie, de bonbons ou de gâteaux.
Le touriste en villégiature à Mindelo pouvait d'un coup d'œil distinguer les quartiers populaires des quartiers plus aisés : tandis que les premiers étaient sonorisés et parés de grandes guirlandes lumineuses ou de fanions, les seconds restaient imperturbablement calmes, voire figés sous un soleil de plomb.
C'est au son de " boas festas " de Luis Morais diffusé tout au long de la journée depuis le début du mois que, dans les rues du centre-ville, dans les mini-marchés, les épiceries, les boulangeries ou au marché au poisson, les habitants de Mindelo s'échangeaient leurs vœux tout en effectuant les dernières courses, rendues plus compliquées par la pénurie soudaine en oignons, pommes de terre et œufs, s'ajoutant à la crise qui prive la ville d'eau depuis quelques semaines. Rien toutefois qui puisse gâcher la fête.
Après l'arrivée des coureurs à pied, chacun rentrait chez soi pour dîner. Ceux qui s'étaient offert une place à 3000 escudos dans l'un des grands réveillons (hôtels, discothèques) mangeaient sur le pouce, l'idée étant de se préserver pour profiter au maximum des buffets annoncés comme gargantuesques. D'autres partaient dîner au restaurant, la plupart des établissements fermant à 23h, juste avant le spectacle donné par la Camara Municipal de Mindelo. Mais pour la plupart, on dînait à la maison avant de rejoindre l'une des innombrables fêtes données par des amis ou des voisins et qui dureraient jusqu'au petit matin.
A 23 heures, sur le bord de mer, la foule quittait la Praça Nova (Praça Amilcar Cabral) pour rallier le bord de mer où une cérémonie bien particulière avait été annoncée, le
Recordai. En 2003, Mindelo était la capitale culturelle des pays lusophones; au 31 décembre, il était temps de transmettre le flambeau à la ville de Salvador de Bahia au Brésil. Pour l'occasion, quelque trente guitaristes dirigés par
BAU
Bau est devenu au fil des années l´un des plus grands guitaristes capverdiens, mais aussi un musicien de réputation internationale, surtout depuis que sa composition Raquel a été choisie par le cinéaste Pedro Aldomovar pour son film Parle avec elle, qui a reçu un Oscar pour sa bande sonore.
Dernier album en date:
Anthologia Acústica (avec Voginha - 2014)
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© Mindelo InfosBau,
Voginha et
VASCO MARTINS
Ecrivain, musicologue, compositeur, poète, Vasco Martins vit sur São Vicente où il trouve l´inspiration pour composer des symphonies, dont certaines ont été reprises par des orchestres internationaux et qui injectent des rythmes traditionnels capverdiens dans des mouvements plus classiques.
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© Mindelo InfosVasco Martins s'emparaient d'un grand bâtiment en construction. Dans la pénombre, une troupe de percussionnistes s'installait au rez de chaussée. Dans une atmosphère apaisante créée par la lumière tamisée léchant les parois de l'immeuble, les musiciens en ombre chinoise, et les mornas traditionnelles, les milliers de spectateurs se congratulaient dans le calme.
Jusqu'à ce que des cascadeurs descendent les murs en rappel pour coller, à la seconde près, un 4 sur le 2003 tombé en désuétude. La ville a alors résonné d'un grand concert de klaxons et de cris de joie, vite cachés par les déflagrations de deux feux d'artifice lancés simultanément. Les plus aventuriers rompaient les farandoles pour se précipiter dans un bain de minuit, aventuriers parce que ça n'est pas à cet endroit de la baie de Mindelo que l'eau est la plus propre. Quelques portraits de capverdiens étaient alors mis à l'eau sur de petits radeaux censés rejoindre Bahia. Quelques dizaines de minutes plus tard, le centre-ville se vidait et chacun rejoignait rapidement sa fête.
Le 1er janvier, la ville sortait d'une léthargie d'origine éthylique, le temps d'échanger de nouveaux vœux de bonne année. Toute la matinée, la fanfare municipale déambule au son de "Boas Festas" dans les rues Mindelo, suivie d'une petite foule d'adeptes refusant de voir la fête se terminer. En fin de soirée, les fêtards convergent de nouveau vers les discothèques.
Le 2 janvier à midi, la ville est définitivement morte.