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28 novembre

Dans la matinée la situation s'améliore quelque peu à Portela au Nord-Ouest de la Caldeira : la coulée de lave s'est immobilisée. La lave expulsée des cratères s'écoule désormais vers le Sud, donnant un peu de répit aux zones habitées du Nord. A priori l'hôtel Pedra Brabo a été épargné de justesse, hier le mobilier avait été transféré un peu plus loin. Pour autant rien n'est définitif, jusqu'à maintenant les prévisions se sont révélées hasardeuses. Sur les 3776 hectares que compte la Caldeira, à peu près 400 ont été recouverts par la lave jusqu'à sept mètres de hauteur à certains endroits.

Cliquez pour agrandir:

Une autre vidéo pour se rendre compte de la situation.

Une vidéo bouleversante. Fuyant les coulées de lave, cette jeune femme de 24 ans a quitté la Caldeira en mettant ses quelques biens à l'abri ; pour la première fois de sa vie elle va devoir descendre à Mosteiros sans savoir ce qui l'y attend, l'avenir lui fait peur et elle nous fait chavirer.

27 novembre 2014

09h15 : après un ralentissement de l'activité observé la veille, dans la matinée le volcan recommence à expulser une grande quantité de lave. Au nord ouest, le village de Portela est directement menacé.

10h50 : Une quarantaine de véhicules parcourt la Caldeira pour rejoindre Portela et y charger les biens que les habitants ont retirés de leurs maisons. Les coulées de lave progressent bien plus rapidement qu'hier : à ce rythme, la localité de Portela pourrait être entièrement détruite dans quelques jours.

11h24 : Le VAAC de Toulouse (Volcanic Ash Advisory Centers) a élevé ce matin le niveau d'alerte après l'avoir abaissé hier. Le niveau ne sera resté orange que pendant quelques heures, il est de nouveau à rouge. Les avions effectuant des vols internationaux sont invités à changer leur trajet pour s'éloigner de la région. Sur place, la situation ne change pas, le niveau d'alerte n'avait pas été rabaissé : les vols internationaux continuent, et après une interruption de deux jours, les vols internes vers São Nicolau et São Vicente ont repris aujourd'hui. Seuls les vols depuis/vers Fogo sont interrompus.

12h05 : Au cinquième jour de l'éruption, pour accompagner la détérioration récente de la situation à Fogo, le gouvernement vient de déclarer l'état de catastrophe sur l'île. L'état d'urgence avait été déclaré dès dimanche.

14h13: Toujours plus de lave : ce sont désormais trois fontaines qui déversent de la lave avec un débit toujours plus importants. Dans la zone de Portela, la coulée va atteindre une zone en pente qui contribuera à accélérer encore son avancée. Le gouvernement se réunit dans les prochaines heures avec les ambassadeurs de divers pays afin de définir et formuler les besoins : une frégate de la marine portugaise appareillera demain de Lisbonne pour apporter du matériel et de l'aide médicale (après quatre jours de mer).

23h15 - Encore et toujours plus de lave : dans la journée de jeudi, les fontaines de lave se sont multipliées, on en comptait huit à la tombée de la nuit. La lave coule désormais plus rapidement en direction du sud et de l'entrée de la Caldeira, comme elle le faisait au début de l'éruption.

Les chemins de terre que les engins tracent pour désenclaver les villages au Nord-Ouest sont de plus en plus difficiles à entretenir, avec la montée de la lave. Ces chemins permettent aux habitants de sauver les biens sortis de leurs maisons, mais d'ici peu, en rejoignant les parois abruptes de la Bordeira, la coulée ne laissera plus d'espace.

Les collines aux alentours sont parsemées de matelas, lits, meubles, bouteilles de gaz, portes, fenêtres, sanitaires: tout ce qui a pu être sauvé des coulées de lave a été hissé à bout de bras pour être entreposé sur les hauteurs. Dans le froid, dans la fumée et au son terrifiant du volcan, des femmes et des hommes ont passé toutes ces nuits à veiller sur ce qui leur reste, jusqu'à ce qu'un pickup apparaisse finalement. Plus bas, à l'orée du village, la masse énorme de la lave rouge et noire s'approche inexorablement des maisons, et le même combat inégal se répète à plusieurs reprises: le monstre cerne lentement une maison, fait céder le toit, abat les murs pour finir par l'avaler à jamais.

(photos extraites d'une vidéo Green Studio)

25 novembre 2014 : à l'intérieur du siège du Parc National, envahi dans la nuit par la coulée de lave.

L'éruption de 1951: quelques photos et des archives journalistiques.