En (quasi) direct du Cap-Vert

Il y a deux semaines, personne n'imaginait que l'éruption qui commença vers 9h45 ferait autant de ravages : la quasi-totalité du village de Portela a aujourd'hui disparu sous plusieurs mètres de lave et c'est désormais le village de Bangaeira qui est directement menacé, plusieurs maisons ont déjà été détruites tandis que la célébrissime cave, la pension de Marisa, la maison de Ramiro sont cernées.

Photos de Bangaeira - Cliquez pour agrandir:

Photo Saulo Montrond

Photo Nicolau Centeio

Rien ne sert à rien? Faux : avec quelques euros, vous pouvez réellement changer la vie de quelqu'un qui le mérite, qui a bossé des années et des années pour mettre sa famille sous un toit.

Un volcan lui a pris sa maison, est-ce qu'on va rester les bras croisés, est-ce qu'on va laisser un petit volcan décider? Quand on est unis, est-ce qu'on est pas plus forts qu'un petit cratère de quelques mètres de diamètre qui n'arrive même pas à cracher de la lave tous les jours?

On va aider Theo Montrond à montrer au Pico Pequeno qu'on est avec lui et qu'on ne perd pas courage.

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"Chã das Caldeiras est détruite peu à peu. C'est triste de penser que tu ne peux plus montrer où tu vis, l'endroit où tu as appris à lire et à écrire, mais c'est encore plus triste de voir que tout Portela a disparu. Chã est en train de mourir, et avec elle toute mon histoire, il me restera seulement des souvenirs." (Theo Montrond, 7 décembre)

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Avec l'évacuation de la Caldeira, les informations deviennent plus difficiles à obtenir : la lave aurait malheureusement repris sa marche et aurait atteint Portela, détruisant plusieurs maisons, l'école ainsi que l'emblématique hôtel Pedra Brabo.

1er décembre

Le Pico Pequeno joue au yo-yo : cette journée est beaucoup plus calme, les coulées nord et sud se sont quasiment immobilisées, Portela a encore une fois été épargnée alors que le chaos de la journée d'hier laissait présager le pire. Le chemin qui permet encore aux véhicules de relier la Caldeira au reste de l'île n'a pas été atteint, ultime espoir pour transférer le matériel et le vin de la coopérative.

30 novembre - Jour 8

12h30 : L'accélération entamée hier se confirme : beaucoup plus visqueuse, éjectée d'un cratère qui s'est progressivement élargi, la lave s'écoule plus rapidement et avance de nouveau vers Portela, à une vitesse de 20 mètres par heure.

On compterait désormais 30 habitations détruites : un peu plus au sud, le siège du Parc National a été complètement englouti, après avoir résisté à un premier assaut au milieu de la semaine.

Hier, les autorités avaient autorisé une dizaine d'habitants de Portela à rester dans la localité, mais aujourd'hui la Police et la Protection Civile envisagent de quitter les lieux.

18h00 : Il semblerait que les coulées de lave aient repris leur lente avancée vers le nord. Si c'était confirmé, Portela n'aurait bénéficié que d'un court répit de 36 heures...

29 novembre 2014 : où est la lave ?

Représentations établies par l'Institut National de Gestion du Territoire. Cliquez pour agrandir.

29 novembre 2014

Est-ce une accalmie momentanée ou est-ce le signal d'un quasi-miracle? Pendant la journée d'hier, à quelques mètres des maisons de Portela, la coulée nord n'a pas bougé. Le Pico Pequeno joue avec les nerfs des habitants, leur accordera-t-il sa miséricorde ou va-t-il leur asséner le coup de grâce? La coulée pétrifiée effleure les murs d'une petite maison. Pour le moment, le volcan semble marquer une pause, avec une quantité de lave émise bien inférieure aux jours précédents : moins importante en volume, elle se déplace plus lentement et se "refroidit" plus vite: mesurée jeudi à 1000°C à la sortie du mini-cratère, elle perdait 150 degrés à son arrivée à Portela.

Les autorités ont décrété une tolérance zéro à l'encontre des personnes présentes dans la Caldeira : jugeant que la majorité des biens ont été sauvés, elles annoncent qu'elles n'autorisent plus que la présence très contrôlée de quelques habitants et sous certaines conditions. La frégate de la marine portugaise est annoncée pour mardi, avec, sans qu'on en soit tout à fait certain, un hélicoptère à son bord.

Fait inédit, on notera l'agression d'une touriste sur le chemin descendant vers Mosteiros, qui constitue *en temps normal* un parcours pour une très jolie randonnée : qu'est-ce qu'un groupe d'une quinzaine de touristes vient faire sur ce chemin si nécessaire en temps de crise...