En (quasi) direct du Cap-Vert

Il y a des infos dont on se passerait bien: des inconnus se sont introduits il y a quelques jours dans les galeries du Centre National d'Artisanat de Mindelo et ont emporté l'ensemble des panos di terra qui y étaient exposés.

Tissés à la main, certains d'entre eux dataient du début du siècle et présentaient un caractère historique inestimable. Fermé depuis quelques années, le CNA subit actuellement de grands travaux de rénovation qui permettaient d'espérer une réouverture rapide. Outre ces panos (qui présentaient une grande valeur commerciale il y a plusieurs siècles et dont le négoce avait été encadré par la couronne portugaise), le CNA inventorie et expose des collections de batiques, poupées, poteries, broderies, meubles, etc.

Il y a quelques mois, Mindelo Infos avait été autorisé à photographier l'ensemble de la collection (consultez une sélection ici) et a évidemment mis ses photos à disposition du Centre pour tenter d'éviter la revente de ces pièces à des touristes.

Il s'agit là d'un patrimoine culturel national qu'il serait criminel de dilapider, le Cap-Vert ne disposant que d'un nombre très réduit de pièces à valeur historique.

Si vous avez entendu parler d'une grève à la TACV, annoncée pour les 8 et 9 janvier prochains, sachez qu'elle a été annulée.

Rompu aux effets d'annonce et confiant dans les talents des négociateurs, Mindelo Infos avait choisi de ne pas répercuter l'info pour ne pas créer la panique chez les touristes actuellement au Cap-Vert.

Dans la catégorie "collier de fleurs et ukulélé", souhaitons la bienvenue au voilier Projet Bleu, qui se dirige vers l'archipel en ce moment même, avec à son bord une famille venant du Québec via Antibes. Bon vent!

Le 1er janvier, le monopole de Cabo Verde Telecom ne sera plus. Négocié en 1996 lors de la privatisation ayant conduit à la reprise de l'opérateur national par la compagnie Portugal Telecom, le monopole sur la téléphonie fixe courait contractuellement jusqu'en 2021.

Mais, quinze ans avant le terme, le gouvernement capverdien a décidé de briser l'engagement, la compagnie de télécommunications obtenant en contrepartie un agrément sur une hausse de la tarification. Il faudra attendre l'apparition d'éventuels concurrents pour espérer une baisse des prix.

Ca n'a pas tardé: début décembre, la gestion et l'administration de la TACV étaient confiées à une entreprise américaine, chargée de restructurer la compagnie nationale capverdienne avant sa privatisation annoncée pour fin 2007, début 2008.

Les syndicats viennent d'annoncer qu'ils déposeront très prochainement un préavis de grève pour le début du mois de janvier. Sujet du mécontentement: les salaires, la prime de fin d'année, les conditions de travail.

- Houston, Houston, we've got a problem...

85, ou plus précisément 85ème, c'est la position qu'occupe le Cap-Vert dans le classement établi par l'Unicef en relation à la mortalité infantile.

Avec 35 décès pour mille (enfants nés et dépassant l'âge de cinq ans), le Cap-Vert enregistre le second "meilleur" résultat des pays africains, le meilleur des pays africains lusophones et devance d'une position le Brésil.

Pour celles et surtout ceux qui aiment les classements, le Cap-Vert occupe la 78ème place de la FIFA.

- Mais quel rapport entre le football et la mortalité infantile?
- Aucun.
- Ah d'accord.

Un député de l'opposition a présenté un projet visant à intensifier la culture de la canne à sucre dans l'archipel: habituellement, quand on parle de canne, on pense quasi automatiquement à la distillation et au grogue.

Mais Humberto Cardoso a autre chose en tête, en s'appuyant sur les expériences brésiliennes et américaines: l'utilisation de l'éthanol (alcool éthylique) en tant que carburant, qui viendrait diminuer les importations en fuel et qui serait plus écologique. Le député voit même plus loin en imaginant que le petit pays pourrait devenir un grand producteur au point d'exporter de l'éthanol.

Le slogan "boire ou conduire" prendrait alors une nouvelle jeunesse.

Le gouvernement avait ces dernières semaines présenté un projet de loi visant à augmenter les salaires des responsables politiques de 20%, arguant du fait qu'ils n'avaient pas été réajustés depuis 1997.

L'annonce avait choqué une bonne partie de la population à un moment où le même gouvernement avait décidé d'une nouvelle augmentation générale du prix de produits essentiels (10% pour l'électricité, 15% sur le gaz, 10% sur les transports publics, etc).

A l'Assemblée Nationale, la proposition n'a pas reçu l'approbation des deux tiers des députés, le gouvernement devra donc revoir sa copie.