Première Avenue Amilcar Cabral en France : Luta ca ta caba

[douce chaleur insulaire]

Chers amis,

Afin de prendre soin de vous tenir au courant du déroulement de nos opérations, je vous transmets ce qui parait ce jour dans Afrik.com

http://www.afrik.com/article11486.html


Bien à vous.


Tibo Evora

[Douce chaleur insulaire]

SAINT-DENIS

Une rue dédiée au père de l'indépendance capverdienne

C'EST une première en France, et elle fait le bonheur de la communauté capverdienne de Saint-Denis. Le conseil municipal a décidé le 29 mars de baptiser une avenue Amilcar-Cabral. Ce célèbre militant politique africain a combattu pour l'indépendance de deux colonies portugaises : la Guinée-Bissau et les îles du Cap-Vert. Il est mort assassiné à Conakry en janvier 1973, six mois seulement avant que Lisbonne ne reconnaisse officiellement ces deux Etats.

M.C. SAINT-DENIS

Le Parisien , samedi 14 avril 2007

[jeff]

on dit que partout que Amilcal Cabral est capverdien, mais je crois savoir qu'il est né en Guiné-bissau. Ma question est simple: est-il oui ou non capverdien? Car j'ai en souvenir que des amis bissau me disaient qu'il n'était pas capverdien, mais bissauguinéen. Est ce son père est capverdien ou bissau-guinèen? quand est-i lde sa mère?

ceci étant, les jeunes régérations garderont, comme moi, le souvenir d'un homme qui a créé un pays de quelques 4000km2, l'un des plus pauvres du monde, où la misère a fait que nous tous, nous essayons de fuir. Merci Cabral, merci de n'avoir laissé le choix aux capverdiens que le choix de vivre pauvre, analphabéte et autre.

S'il est notre héros, pourquoi nous ne sommes pas allés chercher son corps à Conakry pour l'enterrer au Cap-vert?

amicalement

[Mic Dax]

Quelques précisions:

- Si le jeune Amilcar est né hors du Cap-Vert, il était quand même capverdien, puisque son père et sa mère l'étaient.

- Le Cap-Vert n'est pas devenu un pays pauvre subitement lors de son indépendance (voulue par Cabral): il faisait partie des territoires et colonies que le Portugal n'a jamais su développer. En d'autres termes: ça n'est pas l'indépendance qui a créé la misère au Cap-Vert, elle y régnait depuis longtemps et y faisait par exemple des dizaines de milliers de morts à l'occasion de sécheresses et famines régulières qui ont poussé, de tous temps, ses habitants à s'exiler.

- 30 ans après son indépendance, le Cap-Vert quitte la catégorie des "pays les moins avancés" pour entrer (avec précaution, mais il y entre quand même) dans celle des "pays de développement moyen".
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Mic.

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[lena]

Non seulement l'indépendance n'a pas été la cause de la pauvreté du cap vert, mais en plus, en analysant l'histoire, tu apprends que si les portugais avaient bien géré les ressources, ça aurait pu très bien se dévellopper... mais non, tout était surtaxé, pendant des siècles, tout l'argent allait à la Couronne portugaise et il ne restait pas grand chose pour permettre au cap vert de dévellopper des technologies (agricoles etc), et les famines se sont accrues (monocultures, chèvres en grand nombre...), l'écosystème a été chamboulé et maintenant, ... maintenant??? on peut faire quoi??
en tout cas on ne peut pas dire que ce sont les cap verdiens qui ont causé l'appauvrissement, au contraire ils montrent une relative bonne gestion du pays!
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[alberto]

Mic tu te contredis. Tu dis que Cabral est capverdien puisque son pére et sa mère l'étaient. Donc puisque mon arrière-arrière-arrière-arrière-etc grand père était Portugais, alors mon arrière-arrière-grand-père était lui aussi Portugais, faisant que mon arrière-grand-père, mon grand-père et mon donc mon père soient aussi des Portugais. D'où je suis donc Portugais. Par récurrence ( CQFD- Ce Qu'il Fallait Démontrer) nous sommes tous des Portugais.

je rejoins jeff, le Portugal n'est développé que depuis peu, avec l'aide de toute l'UE.
Mic, il faut partir avec tes amis à Conakry. Hollywood pourra ensuite tourner le film "Il faut sauver le soldat Cabral".

[Mic Dax]

J'ai bien compris ton raisonnement, mais je n'ai pas encore bien compris en quoi je me contredisais: dans les années 60 et 70, des gens de nationalité portugaise ont décidé de la renier en choisissant une autre nationalité, une autre identité. Certains sont devenus capverdiens, d'autres guinéens, d'autres angolais, etc. Si les origines persistent et peuvent se transmettre pour des raisons quasi sentimentales, l'Histoire montre que les nationalités se créent à partir de sentiments et de volontés politiques. Sans oublier le fait qu'à peu près tous les Etats ont créé des moyens de naturaliser les nouveaux venus.

Dans le cas de Cabral, né en Guinée au cours d'une mission de son père travaillant pour l'administration portugaise (on pourrait revenir sur les arrière-pensées purement politiques de ces éloignements), il avait la nationalité portugaise et travaillait en tant que fonctionnaire de l'Etat portugais. Il a étudié d'abord à Santiago, puis à São Vicente, dans le lycée que j'ai quasiment sous les yeux en ce moment même, puis a obtenu une bourse pour le Portugal, et s'est marié plus tard... à une portugaise. Apparemment, ça n'en a pas fait un portugais.

Il a revendiqué la création d'Etats indépendants, il en a fait le choix, il en est mort, je ne crois pas que ça soit à nous, trente ans plus tard de décider de sa nationalité. Ce que je sais par ailleurs, c'est que celles et ceux qui se sont battus et ont obtenu l'indépendance n'ont jamais remis en question la nationalité de leur leader assassiné. Des décennies plus tard, loin des combats et des sacrifices personnels, il est toujours plus aisé de faire la moue et de poser des questions prétendument pertinentes.
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Mic.

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[alberto]

La majorité des bissau-guinéens ( et non guinéen, comme plusieurs continuent à penser et à dire - une façon de dire que ce fut ridicule d'appeler ainsi le parti PAIGC, car la Guinée existait comme pays indépendant depuis 1958) que je connais se sont appropriés Cabral, car psychologiquement cela les aide à mieux vivre. Cela étant, ce n'est pas par ce qu'on est mort pour une cause, que cela rend cette cause juste.

Il y avait plusieurs façons d'améliorer la condition de vie des cap-verdiens ( demande d'autonomie, égalité des droits etc), mais le résultat de leurs efforts est connu.
Tout le monde peut commettre des erreurs, j'en conviens, mais il faut savoir que ses gens là étaient guidés par le pouvoir, la richesse personnelle, et cela s'est traduit juste après par un parti unique. Il n'y avait aucun intérêt national.

[Invité]

alberto, je ne comprendpas grand chose à ton point de vue par rapport à Almilcar Cabral, à ton avis Il ne s'est pas battu pour une cause juste???

L'indépendance du Cap vert n'était pas une cause juste???

[Mic Dax]

Il y avait très certainement de nombreux moyens d'améliorer les conditions de vie des capverdiens, tout le monde s'accorde à le dire. Le problème, c'est que l'administration portugaise ne cherchait pas à le faire. Rares ont été les responsables politiques à s'intéresser à développer l'archipel (Alves Roçadas, Silverio Marques, Adriano Moreira, chacun à leur manière), y compris bien avant l'ère Salazar.

Quand le Portugal ne fait rien ou trop peu pour remédier à la crise du port de Mindelo, quand le Portugal reste quasiment les bras croisés lors des famines successives qui feront des morts par dizaines de milliers et ce jusque dans les années 50, quand les capverdiens choisissent massivement l'exil pour échapper à un sinistre destin, il ne faut pas jeter la pierre à ceux qui ont cherché des solutions, la première étant celle de se libérer de l'autorité portugaise.

Encore une fois, c'est un peu facile de porter des jugements désabusés sur un événement politique "vieux" de trente ans, mais ce serait incorrect et vain de le faire sans s'intéresser à ses racines, à ce qui, pendant des décennies, a favorisé son apparition.

Que la lutte pour l'indépendance ait été menée par des gens avides de pouvoir, même si cela reste encore à prouver, ça n'aurait rien de strictement étonnant ni de spécialement extraordinaire au regard d'autres expériences. Si Danton, Mirabeau, Robespierre, Desmoulins et j'en passe n'avaient pas eu d'ambitions personnelles, on en serait encore à faire la révérence à Louis XXV ou à Charles XVII.
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