Cette année, la saison des pluies est vraiment la saison des pluies. J'ai l'habitude de dire ici que le nom évoque plutôt la saison où il devrait y avoir des pluies et qu'elles ne viennent pas ou peu. Mais en cette fin d'été 2009, il pleut régulièrement et abondamment depuis 3-4 semaines, avec un pic cette semaine et particulièrement depuis deux jours.
Les îles de Santiago, São Vicente, Santo Antão et São Nicolau ont été particulièrement touchées, c'est sur cette dernière île que trois personnes ont trouvé la mort cette nuit après l'effondrement de leur maison. La région et la ville de Ribeira de Brava ont été inondées, l'armée a été appelée à l'aide pour nettoyer les rues. Certaines régions sont privées d'électricité depuis près d'une semaine et les télécommunications ont été coupées par endroits.
Sur Santo Antão, si les nouveaux ponts de Ribeira Grande et de Pombas ont tenu, ce sont plusieurs routes et de nombreux champs qui ont été dévastés et quelques villages restent isolés.
Sur São Vicente, les pompiers ont demandé hier à la population de ne pas sortir, après avoir secouru une femme emportée par un torrent de boue. La ville de Mindelo est traversée par plusieurs rivières, la boue a envahi de nombreuses rues des quartiers périphériques, et le centre lui-même est touché, des voitures ont manqué d'être emportées et le goudron a été arraché là où l'eau était la plus rapide. Les boues se sont déversées dans la baie de Porto Grande.
D'après les météorologues locaux (qui, en juillet dernier, annonçaient une saison avec peu de précipitations...), il n'avait pas plu ainsi depuis 1984. La région nord du Cap-Vert (les îles Barlavento) a été traversée par une dépression qui se dirige maintenant vers le golfe du Mexique. A cette époque de l'année et jusqu'en octobre, les cyclones tropicaux se forment dans la région, mais généralement plus au sud et plus à l'ouest, et ça n'est que très exceptionnellement que les îles sont touchées.
Cette fois-ci, ça n'a pas raté, on a eu droit au fameux "se tchuva ca bem morrê d'fome, se tchuva bem morrê fogode" : sans la pluie on meurt de faim, avec la pluie on meurt noyé. |