Les substantifs sont du même genre qu'en portugais. Cependant, même s'il existe, le genre n'est généralement pas marqué.
L'article défini (le, la, les) est omis.
L'article indéfini (un, une) est toujours "um":
M'krê um kafé. Je voudrais un café.
M'krê um cerveja. Je voudrais une bière.
L'article partitif (du, de la, des) se résume à la préposition "de":
Um kop' d'ága. Un verre d'eau.
La conjugaison est réduite à sa plus simple expression : la forme verbale ne varie pas, quelle que soit la personne.
Et vous constaterez vite que les pronoms personnels, quand ils sont employés avec un verbe, sont souvent réduits à une seule consonne.
Ce sont les mêmes que ceux que nous avons vus au 1er chapitre. Toutefois, étant compléments, ils changent de position : ils sont placés après le verbe. Et changeant de position, leur prononciation peut être un peu modifiée.
1ère pers. : Bo txama'm? Tu m'as appelé?
2èmepers. : Si', M' txamo'b. Oui, je t'ai appelé.
3èmepers. : M' txama'l. Je l'ai appelé.
Il s'agit là d'un changement phonétique caractéristique du créole et fréquent, je m'attarderai donc un peu dessus. Si vous observez bien l'exemple ci-dessus, vous remarquerez deux choses :
a) le pronom bô est réduit à sa seule consonne {b} (qui se prononcera plutôt "p" dans ce cas).
b) le {a} en finale du verbe est devenu {o} (o ouvert, comme dans l'onomatopée "hop" en français).
Quelques exemples à partir de nouveaux verbes :
oiá (voir)
M'oiá : j'ai vu
M' oio'b : je t'ai vu
Aont, m' oio'b na Laginha : hier, je t'ai vu à Laginha
(prononcer "oïa" et "oïob")
spiá (regarder)
M'spiá j'ai regardé
M' spio'b je t'ai regardé
Si vous avez des connaissances en espagnol ou en portugais, vous connaissez les deux verbes "être". L'un correspond à la nature, à l'essence, à un état définitif de la personne ou de l'objet dont il est question (ser en portugais), l'autre à un état temporaire ou passager (estar en portugais).
Etat définitif ou durable: é
Mi'é francês : Je suis français.
Nos é d'Paris : Nous sommes de Paris (prononcer Pêrich)
Etat provisoire ou passager: ta
Bô ta bom? : Tu vas bien? Tu es bien?
Ta tud' drett' ! : Tout va bien ! Ca va !
Là encore, peu de difficultés.
En règle générale (= à quelques exceptions près), le verbe lui-même ne change pas selon le temps.
Mais alors, comment va-t-on marquer les différences entre les temps? Par l'adjonction d'un auxiliaire avant le verbe - donc entre le pronom et le verbe:
On distingue 3 formes différentes :
» le verbe seul, pour exprimer le passé.
M' baí pa Sintanton : Je suis allé à Santo Antão.
Aont' m' oia Bau : Hier, j'ai vu Bau.
» L'auxiliaire ta: correspond au présent, ou au futur si un complément de temps le précise :
Manha m'ta baí. : Je pars demain. Je partirai demain.
M' ta spiá : Je regarde.
Remarque: l'auxiliaire "ta" est souvent atrophié, on le prononcera alors "t'". On ne dira pas "bô ta fala" mais "bô t'fala".
» l'auxiliaire ti ta correspond au présent immédiat, "être en train de".
M'ti ta baí. : Je m'en vais, je pars à l'instant.
Bô ti t' ouvi ! : Tu entends !
Remarque:
Il existe aussi des formes équivalentes à nos passés composé et plus que parfait, utilisés pour marquer l’aspect accompli d’une action. Il se compose de l’auxiliaire être et du participe passé.
Le participe passé se forme :
» pour les verbes en -a, en remplaçant la terminaison par -od'
(transformation phonétique du "-ado" portugais, cf. "La prononciation").
kançá (fatiguer) >> M'ta kançod' Je suis fatigué.
konvidá (inviter) >> Bô ka foi konvidod' Tu n'as pas été invité.
ptá (mettre, jeter) >> Ja l' t' ptod' leite. J'ai déjà mis du lait
baí (aller) >> M' tinha bod' pé Praia... Je suis allé à Praia.
» pour les verbes en -é, en remplaçant la terminaison par -id'.
entendé (comprendre) >> entendid' compris
konxé (connaître) >> konxid' connu.
dzé (dire) >> dzid' dit
» quelques irréguliers:
po (mettre) >> puxt mis (prononcer "poucht")
Il s'agit là de quelques exceptions, le passé étant généralement la forme de base du verbe (cf. §5). Toutefois les exceptions existent et elles concernent principalement les verbes être, avoir, vouloir et pouvoir.
Comme vous le constatez, il existe trois formes différentes du passé du même verbe être. La distinction n'est pas toujours simple :
La première "m'tava" correspond à un passé proche et à un état ponctuel.
La deuxième "m'tive" évoque un passé plus éloigné, plus indéterminé et surtout de durée plus étendue dans le temps.
La troisième "m'stode" désigne un passé éloigné lui aussi mais de une longue durée. On pourrait le traduire par j'ai habité, j'ai résidé.
L'impératif est on ne peut plus simple. Il s'agit de la forme verbale de base, sans pronom personnel.
Baí! baille! Va !
Bem li! bé li! Viens là !
Baí, bô bem! baille, bo bé! Va et reviens (vite)!
Da'm um pontch, d'favor! Donne-moi un punch, s'il te plait.
Dxa'm tségod'! dcha'm tsédott'! Laisse-moi tranquille !
Le système des temps du créole est extrêmement simplifié. On rencontre toutefois encore un temps formé sur la base du subjonctif et qui exprime l'hypothétique, c'est à dire le fait qu'une action n'est pas encore réalisée, mais qu'elle est susceptible de se réaliser. Nous avons rencontré ce temps uniquement pour les auxiliaires être et avoir.
For (être)
Kond' bô for grand... : quand tu seras grand.
Tiver (avoir)
Kond' bô tiver temp' : quand tu auras le temps.
Dia k' m tiver d'nher... : le jour où j'aurai de l'argent...
Il y a deux formes de négation possible : "ka" ou "ne".
M'ka t' fala kriol' : je ne parle pas créole.
M'ka t'entendé : je ne comprends pas.
M'ka t'entendé nada : je ne comprends rien.
Mi n'é francês, mim é alemon. : je ne suis pas français, je suis allemand.
Bô n'é drett de kabessa ! : tu es fou, ta tête ne va pas bien !
Remarques:
1. La négation "ne" est plus caractéristique de Santo Antão ou de São Nicolau. La négation "ka" (ou "ca") est plus caractéristique de Santiago et des îles sous le vent (Sotavento). A Mindelo, on entend les deux.
2. Les adverbes "nada" (rien) et "ninguem" (personne, prononcé "ninngué") sont, comme dans la négation en français, doublés par "ka".
Mi ka t'oia nada : je ne vois rien.
Ka t' ninguem na kasa? : il n'y a personne à la maison?
Dans ses grande lignes, la syntaxe du créole n'est pas très différente de celle du français ou du portugais, avec toutefois certaines simplifications qui peuvent perturber notre esprit cartésien.
1. La phrase simple connaît la structure Sujet/Verbe/Complément.
L'oiá'm na praça : il m'a vu sur la place.
M'krê baí : je veux partir.
2. La phrase complexe (avec subordonnée) est comparable à ce que nous connaissons, à ceci près que généralement, le subordonnant "que" est absent.
M't' otxa l' ka tive manèra d'bé : je pense qu'il n'a pas pu venir.
M'ouví dzé l' tava na Praía. : j'ai entendu dire qu'il était à Praia.
És dzé'm és k' otxa'l. : ils m'ont dit qu'ils ne l'avaient pas trouvé.
3. L'interrogation.
a) Globale (réponse par "oui" ou par "non"). Elle s'exprime à travers l'intonation de la phrase, en accentuant le dernier mot de la phrase:
Bô ta bom? : tu vas bien ?
b) Partielle (commençant avec un mot interrogatif)
Manèr' k' bô ta? : comment tu vas?
Manèr' k' bô txamá isso? : comment tu appelles ça?
Le verbe peut être omis:
Manèr' nome d'es' kôza? : comment s'appelle ce truc-là?
K'manèr k'sé nome ? - comment ça/il s'appelle?
Les différents mots interrogatifs (remarquez leur place dans la phrase)
Kem? (prononcer queign') Qui?
Bô é kem é? (prononcer kêgné) Qui es-tu?
L'é kem é? Qui c'est, lui?
Pa ké? Pour quoi (faire)? Dans quel but?
És é pa ké? Ça sert à quoi? (d'un objet)
Mod'ké ? Pourquoi? Pour quelle raison?
Mod'ké bô ka baí? Pourquoi tu n'es pas parti? Pourquoi tu n'y es pas allé?
Manèr(a) Comment, de quelle manière?
Manèr k' bô conségui isso? Comment as-tu réussi ça?
Manèr k' bô ta? Comment tu vas?
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Mudjer kel la mesti visto, latinaaa pa bo e brabu
Merci
En tout cas, il m\'a été utile ! (le dico, pas le chien !)obrigad\' encore.
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