La musique de
Surnommée Diva aux pieds nus, native de São Vicente, a fait connaître le Cap-Vert à travers le monde. Disparue fin 2012.
Dernier album posthume:
Mãe Carinhosa (2013)
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© Mindelo Infos
Mais la diva n'est pas issue d'une génération spontanée, elle est le fruit d'une culture musicale très ancienne, avec des racines et des influences remontant parfois jusqu'à plusieurs siècles.
Peuplé par des européens et par des esclaves africains, le Cap-Vert est le pays du métissage. Dernière étape avant la grande traversée de l'Atlantique, l'archipel a attiré une multitude de bateaux venant d'autant de pays, contribuant un peu plus à chaque passage au grand brassage des techniques, des mélodies, des thèmes et des rythmes.
Qu'elle soit venue d'Europe (fado, polka, mazurka, contredanse), d'Afrique puis du Brésil (samba, bossa) et plus récemment des Caraïbes (merengue, zouk), la musique a voyagé jusqu'au Cap-Vert où les habitants étaient demandeurs. Au carrefour de quatre continents, les musiciens n'ont eu de cesser d'absorber, d'intégrer les découvertes qu'ils faisaient au gré des rencontres.
Alors qu'elle continue d'évoluer, cette musique reprend aujourd'hui son envol pour se faire connaître dans le monde entier.
La musique capverdienne remporte des succès qui ne se limitent pas à ceux de
Surnommée Diva aux pieds nus, native de São Vicente, a fait connaître le Cap-Vert à travers le monde. Disparue fin 2012.
Dernier album posthume:
Mãe Carinhosa (2013)
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Car c'est aussi l'une des particularités de la musique au Cap-Vert: les premiers enregistrements, si l'on exclue ceux d'émigrants américains dans les années 30, n'ont eu lieu qu'à partir des années 50, avec les disques de Fernando Quejas au Portugal.
Il n'est pas question ici de prétendre à l'exhaustivité. Comme à chaque fois que vous parcourez une sélection subjective, vous regretterez quelques impasses, quelques absences ou quelques chroniques trop rapides.
Par exemple, vous ne trouverez ici aucune référence zouk, non pas par désintérêt, mais juste par manque de temps et d'espace. N'y voyez aucun jugement de valeur.
Il est difficile de définir précisément les origines de la morna: certains les situent en Afrique, avec le lundum (ou landu) angolais, d'autres en Europe avec le fado portugais, et l'on évoque aussi la modinha brésilienne sans oublier le mourning des marins britanniques. Il faudrait aussi évoquer les prétendues influences arabes relevées par B.Leza ou par Vasco Martins, et illustrées par les arrangements égyptiens des mornas enregistrées en 2009 sur l'album "Nha Sentimento" de la diva capverdienne.
Tout le monde s'accorde cependant à situer l'apparition de la morna sur l'île de Boa Vista, dans la seconde moitié du 19ème siècle, à une époque où la ville de Sal Rei était économiquement importante (la toute première création serait "Brada Maria", composée en 1870).
Après quoi la morna s'exporte sur d'autres îles, et plus particulièrement sur Brava dans un premier temps, où le poète et écrivain Eugénio Tavares la reprend quasiment à son compte. Le compositeur délaisse les thèmes abordés jusque-là (vie sociale, commentaires sur certains événements, faits de société) pour s'engouffrer dans le thème de l'amour, de l'éloignement, de la mélancolie. Ce fils de colon portugais est le premier intellectuel capverdien, en pleine époque coloniale, à soutenir qu'il existe une identité créole: son audace lui vaudra un exil précipité et rocambolesque vers les Etats-Unis.
L'écrivain détaillera lui-même l'évolution que subira la morna:
A Boa Vista, la morna ne s'intéressait pas aux thèmes sentimentaux; elle volait bas, détaillant le ridicule de chaque drame passionnel, chantant le côté caricatural de tout épisode grotesque, se moquant des fracas amoureux, soulignant la farce du pillage des bateaux naufragés, le tout dans ce style léger qui caractérise la vie nonchalante du peuple de Boa Vista, le plus heureux et le plus amoureux de tous ceux de l'archipel; musique élégante, pimentée de sourires fins et d'harmonies légères.
La morna arrive enfin sur São Vicente où elle passera par une dernière évolution: élève du grand guitariste Luis Rendall, un certain Francisco Xavier da Cruz surnommé B.Leza, se prend de passion pour la morna et rajoute sa touche personnelle, quoique sérieusement influencée par la musique brésilienne. Il s'agit de rajouter un accord intermédiaire, avec des variations de l'ordre du demi-ton, entre les accords déjà existants. Le succès est immédiat et les compositions de B.Leza sont régulièrement reprises encore aujourd'hui. Les thèmes s'élargissent, on parle d'amour comme de politique, on célèbre des personnages importants ou on s'en moque; la morna se rapproche alors un peu plus du blues, d'autant plus qu'au gré de ces transformations, le rythme s'est considérablement ralenti.
Hormis B.Leza et Eugénio Tavares, les grands compositeurs de mornas sont Jotamonte,
Grand compositeur de coladeras et de mornas, alternant poésie et sarcasmes mordants, Manuel ou Manel de Novas (1938-2009) a laissé une trace indélébile dans la musique capverdienne.
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Tout comme Herminia, Jorge Humberto est probablement l´artiste le plus touchant du petit pays qu´il nous fait aimer davantage. Sa voix chaleureuse mais comme cassée par l´existence, ses textes uniques font de lui un compositeur-interprète incontournable.
Dernier album en date:
Ar Pur (2014)
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Musicien hors-pair et compositeur génial, a accompagné et inspiré les plus grands chanteurs de l´archipel.
Dernier album en date:
Paulino Vieira na sua aprendizagem musical - volume 1 (2003)
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Sa voix et sa créativité lui ont permis de devenir l´un des artistes les plus appréciés au Cap-Vert et à l´étranger, particulièrement au Portugal où il réside. Nouveau disque annoncé pour 2014.
Dernier album en date:
Tito Paris Acustico na Aula Magna (2006)
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Avec Manuel de Novas, Teofilo est le compositeur favori de Cesaria Evora. Vivant en France, il est aussi un interprète très attachant.
Dernier album en date:
MeStissage (2011)
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Les interprètes sacrés de la morna sont sans conteste BANA
De très loin le doyen des chanteurs capverdiens, de la génération de Voz de Cabo Verde, un véritable crooner chantant mornas et coladeiras. À la tête d´une discographie impressionnante. Disparu en juillet 2013.
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© Mindelo InfosBana (élève assidu de B.Leza),
Surnommée Diva aux pieds nus, native de São Vicente, a fait connaître le Cap-Vert à travers le monde. Disparue fin 2012.
Dernier album posthume:
Mãe Carinhosa (2013)
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La très très grande voix masculine du Cap-Vert, une légende, un monstre sacré, qui a chanté en solo ou au sein des Tubarões tous les rythmes de l´archipel. Disparu en 2004.
Dernier album en date:
Incondicional (2004)
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Une très belle voix au service de très belles sélections de compositions. Maria Alice vit aujourd´hui au Portugal.
Dernier album en date:
Tocatina (2008)
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Dernière révélation de la musique capverdienne, Mayra envahit et enchante les scènes européennes, spécialement en France où elle vit. Ses arrangements brésiliens apportent une agréable fraîcheur à de très beaux textes capverdiens.
Dernier album en date:
Lovely Difficult (2013)
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Quelques exemples de mornas:
Bien qu'elle soit nettement plus récente que la morna, la coladera (ou coladeira) elle aussi aime cacher ses origines. Morna accélérée d'après certains, ou, pour d'autres, héritière du batuque, ou encore adaptation de musiques étrangères (cumbia, fox, merengue) sur le rythme binaire de la morna? Toujours est-il qu'à son apparition dans les années 50 sur Santiago et sur São Vicente, la coladera est adoptée derechef par celles et ceux qui veulent danser.
La coladera envoie valser les thèmes mélodramatiques de la morna (l'amour contrarié, le déchirement du départ, la nostalgie des splendeurs passées); les compositeurs manient la dérision et le sarcasme pour commenter l'actualité, il faut faire rire les danseurs.
On se moque des émigrantes hollandaises, on chante à la gloire de la mini-jupe ou du blue-jean, des voitures Toyota ou de Bruce Lee :
La jeunesse de notre pays
A pris la manie du karaté
Vendredi sur Praça Nova
Damien s'est mis en position
Alors je l'ai envoyé à l'hôpital
Parce que j'avais raison
Conjunto de Cabo Verde, Ritmos Caboverdianos, Centauros, Nova Aurora, Liverpool,
Formés dans les années 70 à Mindelo, les Kings ont marqué l´époque de l´Indépendance (5 juillet 1975) en consacrant une bonne partie de leurs compositions à des hymnes révolutionnaires ou patriotiques, puis ils disparurent au début des années 80. Depuis, leurs albums ont été réédités en CD.
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Le groupe majeur de la musique contemporaine au Cap-Vert, dont la longévité a permis d´accompagner les bouleversements politiques et sociaux jusque dans les années 90. Leur interprétation énergique de très belles compositions et la voix puissante d´Ildo Lobo font des Tubarões le groupe incontournable pour qui apprécie la musique capverdienne.
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D'autres formations, plus chanceuses, parviennent à s'exiler pour animer les bals de la diaspora capverdienne: bien que cantonée à ces regroupements communautaires, la coladera fait ses premiers pas sur les continents africain (à Dakar en particulier), européen (Rotterdam, Lisbonne, Paris) et américain (New Bedford, Massachussets).
Dans les années 60, le groupe phare de l'émigration est sans conteste Voz de Cabo Verde, créé à l'origine par Frank Cavaquinho, Toi d'Bibia, Jean da Lomba, Morgadinho et
Décédé en 2002, Luis Morais est l´un des musiciens emblématiques de Mindelo et du Cap-Vert, pays où les instruments à vent ne sont pas très répandus. Clarinettiste et saxophoniste virtuose, co-fondateur du groupe Voz De Cabo Verde (premier groupe à électrifier la coladeira à la fin des années 60), il fut l´auteur de l´hymne Boas Festas diffusé en boucle chaque fin d´année.
Dernier album (posthume):
Novidade de Mindelo (2003)
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De très loin le doyen des chanteurs capverdiens, de la génération de Voz de Cabo Verde, un véritable crooner chantant mornas et coladeiras. À la tête d´une discographie impressionnante. Disparu en juillet 2013.
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© Mindelo InfosBana.
C'est aussi l'époque de la création des fameuses "nuits capverdiennes": Caraca, Evaristo et Malaquias lancent le concept qu'ils éprouveront par la suite, après l'indépendance, chez Ofélia, au Calipso, dans le quartier de Monte Sossego.
Les grands compositeurs de coladera sont sans conteste
Grand compositeur de coladeras et de mornas, alternant poésie et sarcasmes mordants, Manuel ou Manel de Novas (1938-2009) a laissé une trace indélébile dans la musique capverdienne.
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De très loin le doyen des chanteurs capverdiens, de la génération de Voz de Cabo Verde, un véritable crooner chantant mornas et coladeiras. À la tête d´une discographie impressionnante. Disparu en juillet 2013.
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© Mindelo InfosBana, Frank Mimita,
Le groupe majeur de la musique contemporaine au Cap-Vert, dont la longévité a permis d´accompagner les bouleversements politiques et sociaux jusque dans les années 90. Leur interprétation énergique de très belles compositions et la voix puissante d´Ildo Lobo font des Tubarões le groupe incontournable pour qui apprécie la musique capverdienne.
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Ce groupe aujourd´hui disparu a signé quelques très belles mélodies et a surtout effectué dans les années 90 un travail de recherche sur les sons et rythmes traditionnels.
Dernier album en date:
Tr´adictional (2003)
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Une autre très grande voix capverdienne, qui, hélas, s´est quasiment tue après avoir choisi de suivre son mari au Portugal. Son premier album nous permet de découvrir ses formidables interprétations des compositions de B.Leza.
Dernier album en date:
Cruel Destino (2008)
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Sa voix et sa créativité lui ont permis de devenir l´un des artistes les plus appréciés au Cap-Vert et à l´étranger, particulièrement au Portugal où il réside. Nouveau disque annoncé pour 2014.
Dernier album en date:
Tito Paris Acustico na Aula Magna (2006)
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Surnommée Diva aux pieds nus, native de São Vicente, a fait connaître le Cap-Vert à travers le monde. Disparue fin 2012.
Dernier album posthume:
Mãe Carinhosa (2013)
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Quelques extraits de coladeiras:
Cola, Kola, Cola-boi, Sanjon, Sanjom: autant d'appellations et de variétés pour un genre musical profondément enraciné dans les îles, puisqu'il s'agit probablement du tout premier style chanté et dansé au Cap-Vert, bien avant le batuque dont il serait l'ancêtre. Elle rappelle à juste titre certaines danses africaines, il est plus que probable que son origine remonte aux premiers temps du peuplement des îles par les esclaves. On retrouve des danses similaires au Brésil ou à Cuba, et, il y a près de trois siècles, la Chegança était interdite à Lisbonne par un décret donnant une description quasi-identique à celle de la cola.
Le rythme est simple et répétitif, rapidement identifiable: écoutez un extrait tiré du morceau "Kutchi" des Irmãos Unidos, de Santo Antão.
En 1946, le président du conseil de São Vicente interdit la cola-sanjon: "une danse, au son du tambour, exécutée par deux couples ou par quatre femmes, avec pour finalité et avec grande violence, de s'entrechoquer le ventre, pour mieux se coller, en relevant parfois la jupe pour laisser son ventre à découvert". L'écrivain Germano Almeida rapporte dans son incontournable "Cabo Verde, viagem pela historia das ilhas" que certaines femmes dansaient nues pour la plus grande joie des marins étrangers. Dans la foulée, les autorités portugaises interdirent les tambours dans la ville et l'usage de jupes trop courtes pour couvrir le genou.
Comme son nom l'indique, la Cola Sanjon est très en vogue au moins de juin, quelques jours avant la Saint-Jean, principalement sur les îles de Santo Antão, de São Vicente et de São Nicolau. De nombreuses fêtes sont organisées, le point culminant étant atteint le 24 juin.
La R de la Sanjon est le grand rassemblement populaire du milieu d'année. Populaire, il l'est indéniablement, il n'y a aucune véritable organisation, aucun spectacle sur scène, on se contente de respecter les traditions ancestrales.
Une messe est donnée, puis, à l'extérieur, les navizins sont bénis par le prêtre. Il s'agit de reproductions de bateaux portés à la ceinture par des danseurs, eux-mêmes encadrés par une troupe de tambours battant le rythme immuable de la Sanjon. Un jury choisit le navizin le plus réussi puis la meilleure troupe percussionniste, puis les meilleurs danseurs.
Ceux que la course de chevaux lancée un peu plus loin ne passionne pas peuvent continuer de jouer aux jeux d'argent, en misant quelques escudos sur le prochain tirage de dés: plusieurs milliers d'escudos changent de main en quelques heures, sous l'oeil indulgent de la police qui, en ce jour, a du mal à faire respecter l'interdiction frappant les jeux d'argent.
Plus tard en soirée, les feux de la SanJon sont allumés (lumnara), et l'on continue de danser au rythme des tambours et des sifflets qui ne veulent pas se taire.
Sans grand compositeur connu, les cola se transmettent de génération en génération, à l'occasion des nombreuses romarias et fêtes de saints. Sur Santo Antão, le groupe
A travers tout l´archipel, on connait leurs musiques tirées des chants traditionnels de l´île de Santo Antão. Le succès a été fulgurant, à tel point que les stocks des deux premiers albums se sont rapidement épuisés. Le groupe a multiplié les concerts au Cap-Vert, a pu profiter de quelques opportunités pour jouer au Portugal, en France, en Allemagne, au Brésil, dans les Caraïbes, etc.
Dernier album en date:
Lume d'lenha (2010)
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Quelques extraits de cola:
Tout comme la cola dont il serait un dérivé, le batuque est une musique des champs et des campagnes, celle qui animait les rassemblements familiaux ou religieux, celle qui faisait peur aux autorités coloniales à tel point qu'ils l'interdirent, sans grande efficacité. Outre le fait d'être une musique des îles du sud de l'archipel, et plus particulièrement de l'île de Santiago, l'une des particularités du batuque est que, traditionnellement, il est joué par des femmes: un tissu noué autour de la taille, elles dansent au milieu d'autres qui, assises, tapent la mesure sur un paquet de tissus coincé entre les cuisses (puisque les maîtres blancs avaient interdit les tambours, et, plus généralement, tout ce qui pouvait rappeler l'Afrique).
Parmi les danseuses, une femme chante accompagnée du choeur des femmes assises. Comme s'il s'agissait d'une prophétesse inspirée par Dieu, l'assistance peut écouter ses improvisations pendant plusieurs heures sur les faits marquants de la vie agricole, donner des conseils sur la vie amoureuse ou sexuelle, ou entamer des concours de poésie avec ses concurrentes (c'est le finaçon). Peu enclin à tolérer ces incantations et ces comportements trop érotiques, l'Eglise fit pression pour faire interdire le finaçon. En 1866, l'administration interdit le batuque, qui "fait offense à la morale, à l'ordre et à la tranquillité publique, et qui s'oppose à la civilisation".
Parmi ces femmes, Nacia Gomi est au batuque ce que
Surnommée Diva aux pieds nus, native de São Vicente, a fait connaître le Cap-Vert à travers le monde. Disparue fin 2012.
Dernier album posthume:
Mãe Carinhosa (2013)
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Après l'indépendance, certains artistes comme Norberto Tavares, Frank Mimita ou Katchas cherchent à perpétuer le batuque en l'adaptant aux instrumentations modernes. Mais c'est dans les années 80 qu'un jeune homme parvient véritablement à le jouer à la guitare en créant des thèmes inédits.
Disparu jeune sans enregistrer d´album, Orlando Pantera a étudié et rénové le batuque traditionnel, signant ainsi des morceaux que l´on découvre avec bonheur encore aujourd´hui. Un des géants de la musique capverdienne, à qui nous avons consacré un site entier.
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Depuis, on peut assister à l'apparition d'une génération de jeunes musiciens de Santiago (
Dernière révélation de la musique capverdienne, Mayra envahit et enchante les scènes européennes, spécialement en France où elle vit. Ses arrangements brésiliens apportent une agréable fraîcheur à de très beaux textes capverdiens.
Dernier album en date:
Lovely Difficult (2013)
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Faut-il encore parler de jeune espoir concernant Tcheka, alors qu´il a multiplié les tournées, alors qu´on ne compte plus les articles élogieux sur son compte dans la presse mondiale, alors qu´il remplit les salles partout où il passe? Une vraie sucess-story pour ce bouillant musicien venu de Santiago.
Dernier album en date:
Dor de Mar (2011)
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L´un des champions du batuque et du finaçon, rythmes de Santiago. Artiste inspiré, aux textes ironiques ou poétiques.
Dernier album en date:
Spiga (2008)
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Un peu éclipsé par le succès de Tcheka, Vadu fut l´un des talents les plus prometteurs de l´île de Santiago, berceau du batuque qu´il interprètait plus que brillamment, en composant de véritables joyaux. Tragiquement disparu début 2010.
Dernier album:
Dixi Rubera (2007)
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Disparu jeune sans enregistrer d´album, Orlando Pantera a étudié et rénové le batuque traditionnel, signant ainsi des morceaux que l´on découvre avec bonheur encore aujourd´hui. Un des géants de la musique capverdienne, à qui nous avons consacré un site entier.
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Reconnaissable entre mille par sa voix grave, Lura est une jeune chanteuse pleine d´énergie ayant connu un grand succès en chantant du batuque d´Orlando Pantera et du funana de Katchas et de Bulimundo.
Dernier album en date:
Eclipse (2009)
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Quelques extraits de batuque:
Au début du 20ème siècle sur l'île de Santiago, le funana cristallisait toutes les hantises du colon portugais, déjà bien échaudé par le batuque, jugez plutôt: les paysans s'étaient appropriés les accordéons apportés par l'Eglise (essayez d'amener de grandes orgues dans l'intérieur de Santiago) pour inventer une musique minimaliste et rapide, sur laquelle les couples se trémoussaient d'une manière plus que subjective, des bagarres ou des assassinats ponctuaient régulièrement les bals. Du punk rural, de la musique de sauvages, voilà ce que les gouverneurs portugais devaient combattre.
Peine perdue...
Le funana traditionnel se joue à l'accordéon, il est rythmé par le frottement d'un couteau sur une barre de fer. Le grand compositeur et interprète est Codé di Dona (ou Kodé di Dona), un vieux garde-forestier de Santiago presque totalement inconnu jusqu'à l'indépendance.
Quelques années plus tard, un jeune émigrant de retour au pays se prend de passion pour le funana et cherche à lui donner un son plus actuel, plus conforme aux aspirations électriques de la jeunesse de la capitale. Carlos Alberto Martins, dit Katchass, crée le groupe
Fondé et porté à bout de bras par le compositeur et guitariste Catchas, Bulimundo a été le premier groupe à populariser le Funana dans tout l´archipel, alors qu´il était jusque-là uniquement joué dans l´intérieur de l´île de Santiago. Le Funana a acquis ses lettres de noblesse avec Bulimundo, qui a délaissé l´accordéon traditionnel pour une formation électrique classique. Le groupe a souffert du départ des frères Zeze et Zeca di nha Reinalda, et surtout, quelques années plus tard, de la mort accidentelle de Catchas.
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Le groupe se scinde, donnant naissance à Finaçon, groupe mené par les frères Zézé et Zeca di nha Reinalda, aux aspirations plus commerciales (avec l'aide de TF1 à la recherche d'une nouvelle lambada dans la fameuse world-music, le morceau "Si Manera" deviendra un tube de l'été en France, ce qu'on lui pardonne bien volontiers à l'écoute de la merveilleuse adaptation de Fomi 47 de Kodé di Dona). En 1988, Katchass meurt brutalement à l'âge de 36 ans: le funana électrique est solidement ancré, se payant même le luxe de proposer plusieurs variantes, funana rapide ou lent, funana samba, funana-coladeira, etc. Jadis isolé dans les montagnes et les campagnes de l'île, méprisé par les élites, le funana a obtenu son droit d'entrée dans les discothèques prisées de Praia.
C'en est trop pour trois jeunes de Santiago, qui voient dans toutes ces adaptations comme une déviance à combattre, ils décident de replonger dans les racines du funana en réhabilitant l'accordéon et la barre de fer, tout en gardant une amplification électrique. L'accueil réservé en 1997 à leur premier album, Fundu Baxu, propulse le groupe
Groupe emblématique du Funana, style musical traditionnel et populaire sur l´ile de Santiago, joué à l´accordéon. Les Ferro Gaita ont dépassé les dix ans d´existence.
Dernier album en date:
Festa Fora (2015)
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Dans un pays en pleine mutation politique et économique,
Groupe emblématique du Funana, style musical traditionnel et populaire sur l´ile de Santiago, joué à l´accordéon. Les Ferro Gaita ont dépassé les dix ans d´existence.
Dernier album en date:
Festa Fora (2015)
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Quelques exemples de funana:
Pour finir ce tour rapide des styles musicaux propres au Cap-Vert, il faut ajouter que d'autres rythmes sont joués sur certaines îles, de manière plus ponctuelle ou confidentielle: la mazurka, la valse, le galope, la toada, le chorinho, la contredanse, le rabolo, la polka, le fox ou encore, plus rarement, le tango. Des artistes comme
Très grande dame de la musique capverdienne, Celina Pereira défend avec force et grâce le patrimoine musical du Cap-Vert, en interprétant d'anciens thèmes et rythmes qui seraient sans elle voués à l'oubli.
Dernier album en date:
ESTÓRIA, ESTÓRIA (2004)
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Bau est devenu au fil des années l´un des plus grands guitaristes capverdiens, mais aussi un musicien de réputation internationale, surtout depuis que sa composition Raquel a été choisie par le cinéaste Pedro Aldomovar pour son film Parle avec elle, qui a reçu un Oscar pour sa bande sonore.
Dernier album en date:
Anthologia Acústica (avec Voginha - 2014)
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Musicien hors-pair et compositeur génial, a accompagné et inspiré les plus grands chanteurs de l´archipel.
Dernier album en date:
Paulino Vieira na sua aprendizagem musical - volume 1 (2003)
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La tabanka n'est pas un style musical à proprement parler: il s'agit plus exactement d'une musique jouée par des confréries secrètes mises en place dans les villages d'îles du sud de l'archipel.
Selon les tabankas, les fonctions de roi, reine, bouffon et ministres sont transmises par héritage ou donnent lieu à des élections: dans tous les cas, leur fonction est de résoudre les problèmes, apaiser les conflits, assurer la solidarité entre les membres, etc. La hiérarchie comprend aussi un maître de cérémonie, des laquais, des voleurs, comme une parodie du système politique existant (qui, dès 1712, s'empresse là encore d'interdire les tabankas).
La vie de la tabanka est ponctuée par les fêtes rurales ayant généralement lieu de mai à juin, pour célébrer l'arrivée de l'été. On sort alors les tambours, les buzios (lambis, conques) et les uniformes, pour organiser des défilés. La musique est minimaliste et répétitive, mais elle a pu influencer des musiciens comme Frank Mimita,
Disparu jeune sans enregistrer d´album, Orlando Pantera a étudié et rénové le batuque traditionnel, signant ainsi des morceaux que l´on découvre avec bonheur encore aujourd´hui. Un des géants de la musique capverdienne, à qui nous avons consacré un site entier.
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Le groupe majeur de la musique contemporaine au Cap-Vert, dont la longévité a permis d´accompagner les bouleversements politiques et sociaux jusque dans les années 90. Leur interprétation énergique de très belles compositions et la voix puissante d´Ildo Lobo font des Tubarões le groupe incontournable pour qui apprécie la musique capverdienne.
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Groupe emblématique du Funana, style musical traditionnel et populaire sur l´ile de Santiago, joué à l´accordéon. Les Ferro Gaita ont dépassé les dix ans d´existence.
Dernier album en date:
Festa Fora (2015)
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Inutile de dire que, à cause de leur charme désuet, dans ce pays qui se construit chaque jour un peu plus, les tabankas traditionnelles disparaissent progressivement, à cause d'un faible recrutement chez les jeunes.
Les nuits capverdiennes avaient lieu dans de petits bars: d'après Vladimir Monteiro, les premières auraient vu le jour (hin hin) dans les années 50 chez Senhor Carneiro, près de la Mairie à Mindelo, le concept ayant été inventé par Caraca, Evaristo et Malaquias. On joue pendant plusieurs heures généralement bien arrosées, les clients étant invités à chanter chacun son tour jusque tard dans la nuit.
Dans les années 70, le bar Calipso d'Ofélia (avenida de Holanda, dans le quartier Monte Sossego de Mindelo) était célèbre pour ses nuits capverdiennes du jeudi. Aujourd'hui, des restaurants ont pris le relais, ainsi que, plus populaire, l'esplanada Holanda sur la plage de Laginha (week-end).
Guitare: généralement à six cordes, utilisée dans la morna et la coladeira par des maîtres comme Humbertona, Luis Rendall, Tazinho. Semi-accoustique depuis les années 90, avec
Bau est devenu au fil des années l´un des plus grands guitaristes capverdiens, mais aussi un musicien de réputation internationale, surtout depuis que sa composition Raquel a été choisie par le cinéaste Pedro Aldomovar pour son film Parle avec elle, qui a reçu un Oscar pour sa bande sonore.
Dernier album en date:
Anthologia Acústica (avec Voginha - 2014)
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Musicien hors-pair et compositeur génial, a accompagné et inspiré les plus grands chanteurs de l´archipel.
Dernier album en date:
Paulino Vieira na sua aprendizagem musical - volume 1 (2003)
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Violon (ou Rabeca): pour la valse, la contredanse ou la mazurka. Répandu sur Fogo, Brava, São Vicente et Santo Antão. Interprètes: Mochim de Monte, Nhô Raul Andrade (père de
Faut-il encore parler de jeune espoir concernant Tcheka, alors qu´il a multiplié les tournées, alors qu´on ne compte plus les articles élogieux sur son compte dans la presse mondiale, alors qu´il remplit les salles partout où il passe? Une vraie sucess-story pour ce bouillant musicien venu de Santiago.
Dernier album en date:
Dor de Mar (2011)
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Bau est devenu au fil des années l´un des plus grands guitaristes capverdiens, mais aussi un musicien de réputation internationale, surtout depuis que sa composition Raquel a été choisie par le cinéaste Pedro Aldomovar pour son film Parle avec elle, qui a reçu un Oscar pour sa bande sonore.
Dernier album en date:
Anthologia Acústica (avec Voginha - 2014)
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Né à Santo Antão, révélé par Ti Goy, Travadinha (1938-1987) fut l'un des plus grands violonistes du Cap-Vert.
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Cavaquinho: petite guitare à quatre cordes au son très clair, accompagne souvent les airs de morna et coladeira, à laquelle il donne un air de samba. Cavaquinho des "Irmãos Unidos". Sous d'autres cieux, on l'appelle ukulélé.
Tambour: incontournable sur la Kola.
Accordéon: plus souvent un bandonéon (Codé di dona, Sema Lopi). Instrument fétiche du funana.
Fer: barre ou morceau de fer sur lequel le joueur de funana frotte un couteau pour marquer le rythme.
Piano: rare puisque cher, joué par Tututa (années 50), Chico Serra, Tony Marques, Nando Andrade, Toy Vieira ou
Musicien hors-pair et compositeur génial, a accompagné et inspiré les plus grands chanteurs de l´archipel.
Dernier album en date:
Paulino Vieira na sua aprendizagem musical - volume 1 (2003)
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Buzio: gros coquillage dans lequel on souffle sur un ou deux tons pour accompagner la tabanka, repris par le funana.
Seuls quelques musiciens privilégiés peuvent importer des instruments. Les autres achètent des instruments fabriqués dans l'archipel, certains luthiers ayant obtenu une réputation ayant dépassé les frontières de l'archipel.
En particulier le célèbre et respecté Mestre João Batista (père de Bau), mort en 1997. Ses enfants ont repris son petit atelier situé dans le quartier de Monte Sossego à Mindelo, et ont récemment reçu l'appui de mécènes italiens pour ouvrir "Casa Dada", un centre plus spacieux, dans le même quartier.
Aniceto Gomes est un autre luthier de Mindelo, plus connu des touristes qui aiment visiter son atelier sur la route du cimetière.
À Mindelo, un CD original se vend en boutique de 1500 à 1750 escudos, soit sensiblement le même prix qu'en France. Pour 800 escudos, des vidéo-clubs vendent des copies de CD étrangers, généralement brésiliens.
Harmonia: prenez la rue Baltasar Lopes da Silva, quasiment en face du Palais du Gouverneur (Tribunal), à l'étage: dans cette boutique par Lusafrica, vous y retrouverez presque l'intégralité du catalogue du label. N'hésitez pas à réveiller la vendeuse.
Galeria Lusafricana: dans une rue perpendiculaire à celle du 5 Juillet (rue de l'agence TACV), une petite galerie commerciale regroupe plusieurs échoppes.
Centre Culturel de Mindelo: sur le bord de mer, entre l'Alliance Française et le Club Nautique. Très bon choix de disques et de livres, quelques souvenirs, mais la vendeuse est terrible.
Mercado Municipal: rua de Lisboa, à gauche du Café Lisboa, au premier étage, au fond à gauche.
Praça Estrela: c'est la place du marché africain, regroupant un grand nombre de petits stands. Le marchand de disques est situé au fond à gauche, du côté du supermarché MACRO CASH.
Pour localiser ces boutiques dans Mindelo, consultez le plan de la ville sur ce site.
Un petit mot pour les photographes professionnels aimant ou vivant au Cap-Vert, on leur doit des reportages ou des pochettes de disques merveilleuses: Youri Lenquette, Dominique Robelin, Eric Mulet. En 1995, ce dernier a réalisé avec Anaïs Prosaïc un superbe DVD consacré à Cesaria Evora et au Cap-Vert (DVD dont ont été extraites quelques images utilisées dans cette rubrique pour produire des animations).
DurmiPtinzim Cap-Vert TV Cap-Vert Immobilier Cesaria Info Orlando Pantera |
Sauriez vous ajouter Lume d\'Lenha et Flor de Paul de Cordas do Sol ?
Merci d\'avance !
Je constate que Mirri Lobo ne se trouve pas dans la liste? Bizarre!!
M\' ta expiá a letra d kel musica d Kiki Lima \"midj\' ma tambor\" Bo podé ajuda\'m??
OBRIGADO!!