En (quasi) direct du Cap-Vert

Le 19 décembre 1916, les croiseurs britanniques HMS King Alfred et HMS Donegal (HMS pour Her/his Majesty's Ship) quittent le port de Mindelo avec le reste de la mini-flotte qui protégeaient depuis plusieurs mois l'île de São Vicente des attaques allemandes: en pleine Première Guerre Mondiale, il était primordial d'éloigner les sous-marins allemands et de défendre les stocks de charbon dont les convois avaient besoin pour traverser l'Atlantique. Il fallait aussi contrôler les installations télégraphiques et les câbles sous-marins reliant l'Europe, l'Amérique du Sud et l'Afrique du Sud.

Le 19 décembre 1788, le ministre Martinho de Melo e Castro ordonne au gouverneur de prendre toutes les mesures nécessaires au peuplement de l'île de São Vicente. Un officier fut envoyé pour faire des relevés, mais le projet fut abandonné.

Plusieurs tentatives infructueuses eurent lieu par la suite, mais il faudra attendre le volontarisme du gouverneur António Pusich pour voir naître un embryon de peuplement, qui restera précaire jusqu'à l'installation des compagnies charbonnières anglaises.

Huit mois après la révolution des oeillets à Lisbonne qui mit fin au régime de Salazar, l'accord entre le PAIGC (Partido Africano da Independência da Guiné e Cabo Verde) et les nouveaux dirigeants portugais prévoit la formation d'un gouvernement de transition mené par un haut-Commissaire portugais, Vicente Almeida d'Eça.

Composé de six ministres (trois capverdiens, trois portugais), cet exécutif provisoire devra préparer l'élection d'une Assemblée Nationale Populaire et la proclamation de l'indépendance du Cap-Vert, fixée au 5 juillet 1975.

Le 19 décembre 1962, la ville de Mindelo voyait naître le petit Rufino Almeida, alias Bau, qui deviendra plus tard un excellent joueur de guitare, de violon et de cavaquinho, fils du luthier Mestre Baptista. Il sera également compositeur, et sa mazurka "Raquel" sera sélectionnée par le cinéaste espagnol Pedro Almodovar pour clore son film "Parle avec elle" dont la bande sonore remportera un Oscar.

Foto/Photo : Dominique Robelin

Depuis plusieurs mois - en réalité depuis plusieurs années, mais ça s'est accéléré ces derniers mois - la compagnie aérienne nationale TACV traverse une sale période, et si on aimait les mauvais jeux de mots lourdauds on parlerait de turbulences.

L'année 2015 a été une succession de soubresauts dont les usagers se seraient bien passés: outre les pannes, retards et annulations somme toutes assez classiques, se sont ajoutées de fortes augmentations de tarifs (dont certaines ont été annulées par l'agence régulatrice), la démission d'un directeur commercial très contesté, l'annonce de dettes partiellement réglées avec l'intervention du gouvernement qui a un peu vite puisé dans les fonds de la Sécurité Sociale.

En cette toute fin d'année, le cauchemar semble continuer puisque la compagnie ne bénéficiera désormais plus de facilité de paiement auprès de ses fournisseurs (aéroports, carburants, matériels, etc). L'organisme IATA (International Air Transport Association, 90% du trafic mondial) vient effectivement d'exclure la TACV de son système de Clearing House, dont les bénéficiaires peuvent engager des dépenses auprès de leurs fournisseurs sans avoir à les régler immédiatement. Mauvaise payeuse, à force de retards et d'incidents de paiement, la compagnie capverdienne a laissé filer la caution qui garantissait sa présence au sein du Clearing House.

La presse et les réseaux sociaux s'emballent déjà et annoncent que la prochaine étape sera l'exclusion de la TACV du réseau IATA, ce qui empêcherait ses avions de voler à l'international. Peu solidaire et sans doute elle-même en froid avec la TACV, la compagnie portugaise TAP a rapidement annoncé qu'elle ne prendrait plus en charge les clients TACV dont les vols seraient annulés.

Mais c'est aller un peu vite en besogne, car pour le moment il ne s'agit que de cela: la TACV doit juste payer ses dépenses rubis sur l'ongle, avant que ses avions décollent. Il est vrai qu'on ignore tout de la trésorerie de la société, et a priori elle ne doit pas être bien fameuse. Mais dans un pays qui a eu tendance à miser une grosse partie de son avenir sur le développement de l'activité touristique et qui n'a évidemment pas intérêt à perdre sa compagnie aérienne, il n'est pas sérieux d'imaginer que la compagnie pourrait tout simplement mettre la clé sous la porte. Le Premier Ministre vient d'ailleurs annoncer que l'Etat soutiendrait la compagnie et qu'il n'était pas question de l'abandonner.

Vous l'aviez peut-être oublié, peut-être même l'ignoriez-vous complètement, mais hier le Cap-Vert rendait hommage à sa diva disparue quatre ans plus tôt, le 17 décembre 2011. À Mindelo, la ville où Cesária Évora (car c'est elle dont il s'agit) naquit en 1941, sa petite-fille Janete organisait dans la soirée une promenade musicale, une sérénade qui a conduit au son des guitares plusieurs centaines d'habitants dans les rues où Cize aimait à flâner.

Par ailleurs, la ville organise jusqu'à fin janvier une exposition retraçant la carrière de celle qu'on appelait la Diva Aux Pieds Nus, ça se passe dans le Palais du Gouverneur, le grand bâtiment colonial blanc et rose en haut de la Rua de Lisboa, l'une des rues principales du centre-ville.

Quant à nous, c'est sur notre page Facebook (https://www.facebook.com/Mindelo.info) que nous rendions humblement hommage à cette grande dame, en publiant toutes les heures une photo spécialement sélectionnée et retravaillée pour l'occasion.

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La pêche au thon au Cap-Vert (généralement de type albacore jaune) se porte tellement bien que le pays figure à la troisième position en Afrique. Mais le revers de la médaille - car il y en a un, vous vous en doutez bien - c'est qu'on en prélève peut-être trop et trop rapidement pour assurer le renouvellement, et par ailleurs le thon frais se raréfie sur le marché local, l'essentiel de la pêché étant transformé et commercialisé sous forme de conserves.

Que vous soyez fan de morna ou de coladeira, que vous penchiez plutôt vers le batuque ou le funana, que vous ayez été mordu par le virus du hip-hop créole ou du sirupeux cabolove, vous devriez trouver votre bonheur en fouillant consciencieusement dans le millier de clips disponibles sur notre site 100% dédié aux vidéos du Cap-Vert, un site que nous avons fort judicieusement appelé Cap-Vert Vidéo, preuve s'il en fallait que que la fantaisie et l'imagination ça n'est pas spécialement notre point fort.

Mais il n'y a pas que de la musique sur ce site puisque vous trouverez également des vidéos présentant les îles, des reportages, des documentaires, des courts-métrages, des extraits de programmes TV, la liste serait longue et vous trépignez, on ne va pas vous retenir plus longtemps, voici le lien pour vous y rendre:

http://www.capvertvideo.com

Et en bonus, vous trouverez ci-dessous le tout nouveau clip d'Elida Almeida. Le morceau s'appelle Tomam El, et si le clip en soi n'a rien d'extraordinaire, au moins pourrez-vous découvrir cette très belle chanson avec laquelle nous aurons traversé une bonne partie de l'année 2015.