En (quasi) direct du Cap-Vert

987000 euros

C'est la somme allouée par la Coopération Espagnole pour la création d'une base de données nationale d'identification, un projet ayant pour objectif final la délivrance d'une carte d'identité numérique. Les premiers effets de l'utilisation de cette technologie devraient se faire sentir dès les élections municipales prévues pour le printemps prochain.

Quant à celui qui a chapardé les 3000 euros manquants, il peut commencer à trembler: on a ses données biométriques ainsi qu'un échantillon ADN. On terrorisera les terroristes de tout poil.

Un peu (?) de lecture

Celles et ceux qui seraient intéressé(e)s par l'Histoire du Cap-Vert peuvent se précipiter sur le site Memoria de Africa Digital où, après avoir été dûment scannés, les trois tomes de l'Historia Geral de Cabo Verde sont publiés et accessibles gratuitement (mais excessivement chers à l'impression, puisqu'ils comportent en tout plus de 1700 pages).

Ca y est, c'est fait, après plusieurs années de négociations, le Cap-Vert a reçu aujourd'hui l'assurance formelle d'obtenir le statut de "partenaire spécial" auprès de l'Union Européenne.

Le premier Ministre portugais, dont le pays assure la présidence tournante de l'Europe des 27, a annoncé aujourd'hui que la Commission Européenne avait approuvé le nouveau statut de l'archipel et qu'il revenait désormais au Parlement Européen d'en faire de même. Après un ultime passage fin novembre devant un conseil administratif, le Cap-Vert sera officiellement déclaré partenaire spécial.

Pour éviter toute confusion, précisons qu'il ne s'agit pas d'une adhésion, mais d'un prolongement d'un statut déjà existant, celui de partenaire, obtenu lors de la signature des accords de Cotonou.

Rappelons aussi qu'au 1er janvier 2008, le Cap-Vert sortira de la catégorie des Pays Moins Avancés, ce qui devrait réduire sensiblement l'obtention des aides publiques au développement, ces subventions internationales destinées à soutenir les pays les plus pauvres.

En attendant l'arrivée annoncée des investisseurs britanniques, le Cap-Vert se sent encore très peu concerné (voire pas du tout du tout) par la Coupe du Monde de Rugby, et encore moins par la demi-finale France-Angleterre. Face à une équipe de football de troisième division du Portugal, le pack du XIV de France fait encore très peu de poids dans les coeurs des capverdiens.

Mais la révolution commence, et le Centre Culturel Français de Praia propose à tous les amateurs du ballon pas bien rond d'assister à la retransmission du match de titans. Seul bémol, il faudra profiter de ces 80 minutes de pur bonheur, parce que le lendemain, pour l'autre demi-finale, les portes resteront fermées.

Il y a quelques semaines, des habitants de Boa Vista avaient envahi l'aéroport en construction pour protester contre le retard du paiement des expropriations, les terrains nécessaires à la construction des pistes ne leur ayant jamais été payés.

Redoutant que d'autres manifestations viennent troubler la série de tests qui devraient avoir lieu dans les prochains jours et qui devraient a priori confirmer que l'aéroport est apte à recevoir des vols internationaux, le gouvernement a dépêché sur l'île des policiers dit "de choc", formés et équipés pour faire face aux émeutes (mais le pays n'en a jamais connu), venus de Santiago par bateau.

7200 hectares
C'est la surface de terres cultivables que l'Angola, pays lusophone, vient de mettre à disposition du Cap-Vert pour des projets agricoles. Comme vous le savez probablement, l'archipel souffre d'un manque de terres arables (*) et surtout d'une sécheresse récurrente: résultat, en matière alimentaire, le pays ne produit aujourd'hui qu'à peine 15% de ce qu'il consomme.

(*): je ne salue pas ceux qui seraient capables de résumer cette info en disant "Arables dehors".

"Toujours plus!", hurlait François de Closets (le meilleur économiste au monde après John Maynard Keynes et Pierre Bellemare): le FMI l'a repris à son compte en annonçant cette semaine que l'économie capverdienne connaitrait cette année une croissance bien supérieure aux prévisions faites par le gouvernement.

Petit joueur, le ministre de l'économie tablait sur une croissance de 8 à 9%: magnanime après quelques contrôles dans les trapiches (*) locaux, le FMI en vacan visite dans le pays a déclaré que la croissance s'élèverait à 10,8%.

On peut faire confiance au FMI, le FMI est petit mais c'est ton ami, et il est twès twès malin, il a déjà percé bien des mystères, dont celui consistant à obtenir un nombre à virgule en lançant deux dés.

(*): local où l'on produit du grogue, le rhum capverdien.

La presse française a énormément parlé du voyage du président Sarkozy en Russie, en occultant mystérieusement (mon Dieu, serait-ce un complot?) celui du ministre capverdien des Affaires Etrangères à Moscou.

Outre le fait d'afficher son intérêt pour le développement touristique dans l'archipel, la Russie a annoncé qu'elle envisageait de fournir une centrale nucléaire flottante au Cap-Vert, à des conditions encore non précisées.

Rappelons que depuis 1986, dans certains pays, il est interdit de revenir de Russie avec une centrale nucléaire dans ses valises. Mais pas au Cap-Vert.