Introduction


Voici la troisième et dernière partie de notre visite guidée dans Mindelo et dans ses environs.

Praça Nova / Place Amilcar Cabral


Praça Nova: la nouvelle place

Centre névralgique de Mindelo, toutes les classes d'âge et tous les milieux s'y rassemblent le week-end et en soirée l'été.

La foule fait lentement plusieurs fois le tour de la place, pour prendre l'air ou faire des rencontres (d'où l'expression locale "faire un grogue", qui évoque le boeuf tournant en rond autour du pressoir à canne à sucre).

Le terme de "Praça Nova" (= "nouvelle place") vient du fait qu'elle a été construite à la fin du 19ème siècle pour remplacer une autre place, la place Dom Luis.

Ce grand lieu d'attraction à l'époque avait été sacrifié pour que la compagnie de charbon nationale puisse y dresser des dépôts proches de la mer, une situation idéale qui devait l'aider à lutter contre les compagnies concurrentes détenues par les britanniques. En contrepartie, la compagnie devait créer une place, ce qu'elle fit en dehors du centre-ville de l'époque. Pour plus de détails, voir les explications dans la colonne de droite. ►

A l'indépendance, la Praça Nova fut rebaptisée "Amilcar Cabral", du nom du héros de la lutte armée. Une petite revanche puisque, au temps de la colonisation, la place était presque exclusivement réservée aux portugais, seules les personnes chaussées (donc aisées) ayant le droit de fouler les pavés de la partie centrale.

Le dimanche, les familles s'y retrouvent à l'occasion de la promenade des enfants, bien coiffés et bien habillés, plus ou moins intéressés par la musique jouée par la fanfare municipale installée dans le kiosque, construit dès 1932. Les vendredi et samedi, les ados s'emparent de la place tard en soirée avant d'aller en discothèque.

Le Musée d'Art Traditionnel


(sur la Praça Nova)
Fermé pendant plusieurs années pour d'obscures raisons politiques, l'ancien Centre National d'Artisanat a fait l'objet d'une profonde rénovation et a réouvert fin 2008 sous le nom de Musée de l'Art Traditionnel.

Le Centre accueillait autrefois les ateliers de tissage d'une coopérative mise en place après l'indépendance par les artistes Manuel Figueira, Bela Duarte, Luisa Queiros. Aujourd'hui, le Musée abrite plusieurs centaines de pièces (poteries, batiques, tapisseries, poupées): pour découvrir certaines de ces oeuvres, faites la visite du musée.

Le bâtiment lui-même fut bâti par le sénateur Vera Cruz au début du siècle. Il le prêta en 1917 pour y accueillir le Liceu Nacional de Cabo Verde, jusqu'à l'ouverture en 1921 du nouveau Lycée, derrière le Palais du Gouverneur (actuel tribunal).

Dans les années 30, l'élite de Mindelo donnait des bals dans la grande salle de ce qui devint le Gremio. Ca n'est que dans les années 50 que Radio Barlavento occupa les locaux, jusqu'au 9 décembre 1974, quand les militants PAIGC envahirent le bâtiment pour faire taire de supposés opposants à l'indépendance. La radio prit le nom de Radio Voz de São Vicente (la voix de São Vicente), avec "au service du peuple" pour leitmotiv affiché.


Prise de Radio Barlavento, le 9 décembre 1974, par le PAIGC

Fortim / Le Fort


(vue absolument imprenable sur la baie et sur la ville, incontournable).

Forteresse construite pour défendre le port, elle est ensuite devenue prison puis a été laissée à l'abandon.

Le Fort de Mindelo domine l'ensemble de la baie de Mindelo, tant du côté du port (Porto Grande) que de la plage (Laginha). Aujourd'hui abandonné et squatté par des familles défavorisées. Point de vue imprenable.



C'est en 1852 qu'il fut décidé de construire une forteresse pour protéger la ville de Mindelo, forteresse réalisée le 24 juin de l'année suivante et équipée de sept canons (huit autres seront ajoutés en 1882). Le 9 septembre 1883, à l'occasion d'une salve donnée en l'honneur d'un cardinal visitant l'île, deux soldats furent blessés et amputés.



En 1881, la forteresse servit aussi de sémaphore. Dans les années 1930, constatant l'inutilité de l'édifice, l'administration portugaise transforma Fortim en prison jusqu'à l'ouverture de celle de Ribeirinha au début des années 70.

Convoité par tout investisseur étranger arrivé de fraîche date à Mindelo, squatté par plusieurs familles démunies, le Fort attendait un financement pour une rénovation.

En 2006, le bâtiment et les terrains voisins ont été acquis par une société britannique qui, en partenariat avec la chaine de luxe américaine Nikki Beach, y construira un casino, un hôtel, des appartements (vendus 335000 € pièce) et des villas (prix d'une villa: un million d'euros), déjà tous vendus sur commande. Plusieurs fois repoussés, les travaux devraient commencer début 2010.



Coopatec / ancien consulat anglais


L'Atelier Coopatec
Idéalement situé, doté d'une terrasse, d'une architecture et d'une vue inégalables, ce centre coopératif reconnu d'utilité publique forme une vingtaine d'enfants aux techniques de la céramique. Aujourd'hui en ruines, c'est malgré tout un endroit unique en son genre, et vous en sortirez les bras et la tête chargés de souvenirs créoles.

Cherchez la pension Maravilha sur le bord de mer (cliquez ici pour afficher le plan de Mindelo): Coopatec se trouve sur sa gauche, au haut d'un petit escalier de pierre endommagé.

Il s'agit de l'un des plus anciens bâtiments de Mindelo: il figure parmi une quinzaine d'autres édifices en tant que "Custom House" (douane) sur une carte dessinée en 1820 par le lieutenant britannique Vidal.

Plus tard, il abritera le Consulat Anglais du fameux John Miller, représentant d'une des plus grosses compagnies de charbon. Il passa ensuite dans les mains de l'Etat capverdien qui le transforma en école d'artisanat (cooperativa Resistencia) avant l'ouverture du Centre National d'Artisanat sur la Praça Nova (voir ci-dessus).


La plage de Laginha


De l'autre côté de la ville, à moins d'un kilomètre du centre et facile d'accès, la plage de Laginha est fréquentée tant par les capverdiens que par les touristes.
Jusqu'à fin 2002, le bruit de la centrale électrique voisine gâchait un peu le plaisir de la baignade.

Avec son départ, des projets touristiques voient le jour sans que l'on sache à quelle sauce la plage sera mangée, si vous me permettez l'expression un tantinet hasardeuse.
En attendant, on s'y réfugie pour fuir les grosses chaleurs, faire du sport et pour draguer gentiment.

Détail: attention à vos affaires, les jeunes pickpockets ne vous louperaient pas.

Voir la vue panoramique d'une partie de la plage:


La plage de São Pedro


Au sud-ouest de l'île de São Vicente, à huit kilomètres de Mindelo, vous vous baignerez dans un océan limpide mais parfois agité, à déconseiller aux jeunes enfants.

Quand le vent le permet, les longues siestes sur le sable blanc de São Pedro sont une merveille. Et la promenade vers le phare de São Pedro est recommandée.




L'aéroport de São Pedro


Vous êtes arrivés ici, vous repartez de là.
C'est le moment de quitter la ville de Mindelo, son ambiance si singulière, la gentillesse de ses habitants. Dans quelques minutes, vous allez enfin éprouver la "sodade". C'est en tout cas tout le malheur qu'on vous souhaite.

"Vouloir partir quand on doit rester,
vouloir rester quand il faut partir"


Despedida (les adieux)


Fin de la visite. Le capitaine et son équipe espèrent vous revoir, blablabla, n'oubliez pas le guide, blablabla.

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PRAÇA NOVA


Un peu d'histoire: la ville de Mindelo s'est développée autour de son port (Porto Grande) où les cargos et paquebots venaient se ravitailler en charbon avant de traverser l'Atlantique. A la fin du 19ème siècle, le commerce du charbon était détenu par des compagnies anglaises qui s'entendaient pour augmenter les prix et qui rendaient progressivement Mindelo moins compétitif que les Canaries ou Dakar: le trafic diminuait dangereusement, privant de travail les populations venues des îles voisines.


Dans les années 1910.

Afin de briser ce monopole, en 1891, les autorités coloniales donnèrent une licence d'exploitation à une nouvelle compagnie aux capitaux portugais, et, dans le berceau du poupon, on donna le droit de dresser ses dépôts de charbon à un endroit privilégié, en plein coeur de la ville et face à la mer, sur la place D.Luis, là où les 3000 habitants de Mindelo avaient pour habitude de se promener. À charge pour la nouvelle "Companhia de São Vicente de Cabo Verde" de construire une nouvelle place (une "praça nova") un peu plus excentrée.


Dans les années 1920.

Les réactions furent vives, mais malgré les protestations, calmées par les élans patriotiques, la place D.Luis fut démolie en 1891... pour découvrir rapidement que les britanniques avaient racheté en sous-main la fameuse nouvelle Compagnie dès sa création. Bilan de l'opération: un centre ville saccagé, un monopole renforcé, une population flouée chez qui les sentiments anti-anglais se renforcèrent.

Ca n'est qu'en novembre 1894 que la Praça Nova fut inaugurée et baptisée "Serpa Pinto" (ancien gouverneur de la province portugaise), le peuple l'appelant "Praça Glasgow", en référence aux bancs en fer forgé venant de Glasgow. A l'Indépendance (5 juillet 1975), la place fut re-baptisée "Praça Amilcar Cabral" (héros de l'indépendance) mais l'appellation "Praça Nova" demeure la plus courante.

Photos anciennes:


Dans les années 1910.


Dans les années 1910.

Quelques années plus tard, le kiosque fut déplacé, il est aujourd'hui au fond de la place, en face de ce qui est devenu le Centre National d'Artisanat. A l'ancien emplacement du kiosque, il y a aujourd'hui un bar ("O Kiosque") avec une terrasse.


Dans les années 1920.


Dans les années 1920.


Dans les années 1920.


Dans les années 1930. Au fond, les bâtiments du Western Telegraph.


Parmi ces bâtiments du télégraphe, seul "the new building", construit dans les années 1910, a subsisté: il servait de logements aux employés anglais, puis il fut transformé en club avant d'être fermé. A l'indépendance, il servit d'hôpital, pour enfin, devenir siège de Cabo Verde Telecom et de la Poste (Correios).


Les bâtiments du télégraphe, et, à gauche, la Praça Nova.


Dans les années 1930.


En 1965.


En 1965.


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